Une prostituée se voit offrir une vie de rêve par un homme riche et séducteur...
La soumission chez Richard Gere, ça commence par la cravate !
La critique de ce vendu de Borat
Fin de l'été 2009, un dimanche comme tant d'autres. Votre cher Borat à une époque où il était encore jeune (quinze ans pour celles qui voudraient le savoir, soit une personne dans le désert du Nevada) et déjà barbu (la puberté, ça pardonne pas), prêt à rentrer en cours mais en fait pas du tout.
Il est alors en train de jouer à Batman: Arkham Asylum (Borat en mode placement de produit, soit tout ce qu'il aime faire en général) et se dit aux alentours de 20h50 "j'arrête ou je continue?" Malheureusement, j'ai choisi la première option.
Je me souvenais alors que Pretty Woman, que j'avais vu il y a très longtemps en coup de vent, passait sur TF1 (mauvaise augure ?).
Dès les premières minutes, j'étais fixé et mon enthousiasme s'est changé en frustration. En même temps à cette époque, je m'étais déjà farci les rouleaux compresseurs Ghost et Dirty Dancing et je pensais être immunisé.
Finalement jamais deux sans trois.
C'était sans compter sur l'ami Garry Marshall qui signait alors son plus gros succès et lançait définitivement la carrière de Julia Roberts.
S'il avait su lui-aussi. Sans compter que Richard Juire... heu Gere (désolé, je repense à chaque fois à la parodie à se pisser dessus de De Caunes et Garcia) redeviendra bankable après avoir été un American Gigolo et s'être tapé Les moissons du ciel. Pretty Woman fut l'un des plus gros succès des années 90 et est encore multi-rediffusé.
Bref, si vous ne l'avez pas vu au moins une fois dans la programmation de votre télévision, c'est que vous êtes probablement au Pérou (c'est les péruviens qui vont aimer s'ils me lisent !) ! Pretty Woman n'est par ailleurs pas aidé par ses acteurs. Roberts vous donne des envies de vous ramener à l'Assomoir de Zola tellement elle vous soule. Elle a dû faire pareil (voire autre chose) avec les jurés des Golden Globes pour qu'elle reçoive la statuette.
"Qu'est-ce qu'il est beau ce diamant!
-Et encore, t'as pas vu l'addition..."
Quant à Gere-Gere le magnifique (désolé je n'ai pas pu résister), il nous refait toujours sa tronche mono-expressive. Relativement pénible au bout d'un moment.
Mais ce qui perturbe largement le spectateur ou pas du tout au vue du box office et du capital sympathie du film, c'est son fond.
Car notre héroïne n'est pas une gamine de seize ans se faisant appelée Bébé ou faisant de la poterie alors qu'elle ferait mieux de rester au lit avec son compagnon (ce qui suivra). Rien n'évoque le rêve des petites filles dans le métier de notre Pretty Woman et pour cause, c'est une prostituée !
Dans le genre comédie romantique, je dois avouer que c'est de l'inédit. Et ça n'a ou ne choque vraissemblablement personne et même pas notre Amérique conservatrice de première qui fait toujours la morale à deux francs 50 avec des machins comme Twilight.
Ce film est quand même vu par des milliers de gamines. Bonjour la vision du rêve les gars! Comprenez que si vous voulez rencontrer un beau garçon les filles, va falloir d'abord passer par le trottoir !
Je caricature à peine. La suite est encore plus croustillante. Hollywood nous enjolive donc le tout pour nous faire gauber ça. Ainsi, Gere est montré comme l'Homme parfait, ce qui n'est absolument pas caricatural.
C'est donc un mec plein aux as, beau (ça reste à voir), bon amant (donc bien monté), fait du piano, protège sa conquête face à un Jason Alexander pas follichon (il a même la voix de Philippe Peythieu aka Homer Simpson), lui laisse sa carte de crédit (une belle connerie! S'il y a bien une chose, les gars, à ne pas faire avec une femme et désolé mesdames, c'est bien ça!) et réussi même à l'avoir rien que pour lui à la fin !
Divin le Richard (et un jeu de mots pourri de plus dans cette chronique, décidemment...).
Ajouté à ce savoureux cocktail le mythique jeu du "j'y vais, j'y vais pas" avec pour joueur cette fois, cette chère Julia Roberts.
En l'occurence ici, cela donnerait "j'y vais et je retrouve la carte de crédit" ou "j'y vais pas et je retrouve le trottoir". Je ne vous fais pas de dessin quant à la solution prise. De plus et vous aviez déjà pu l'observer par la catégorie de classement, c'est une production Disney. Je triche un peu car c'est Touchstone qui produit, en l'occurrence un des multiples micro-studios des studios Disney.
Mais évidemment, c'est Mickey qui ramasse le pognon. Autant dire qu'avec Pretty Woman, elle est belle l'image de marque du studio aux grandes oreilles.
Rajoutez à cela une chanson insupportable (et pourtant pas crée pour le coup) qui tourne en boucle et vous aurez une merde insupportable.
Pas osé de troisième vision, même par souci d'objectivité, cela a été suffisament douloureux.
Un bouzin enjolivant son propos douteux par de la bonne guimauve hollywoodienne. Pathétique.
Note: franchement les gars, je n'ai que ça à faire! ^^