La question épineuse du déménagement des concessions automobiles installées au Bouscat pourrait bien être tranchée d’ici l’été. Il serait temps, car le dossier ouvert depuis deux ans est l’un des sujets sensibles qui accompagne le projet de construction de la future ligne D du tramway dans le quadrant nord-ouest de l’agglomération.
Le passage de cette ligne le long de l’avenue de la Libération puis de la route du Médoc rend en effet impossible le maintien de l’activité des concessionnaires, historiquement implantés le long de cet axe sur les communes du Bouscat et de Bruges. C’est ici en effet que se vend chaque année la moitié des voitures commercialisées dans l’agglomération et que transitent, forcément, quelques gros camions chargés de les acheminer. Déménager d’accord, mais pour aller où ? Depuis 2010 les échanges entre les professionnels, les services de la CUB et les communes avoisinantes n’ont guère été fructueux. La ville d’Eysines, sollicitée pour accueillir un futur «village automobile», avait fait connaître son opposition à l’implantation de celui-ci dans un secteur pour lequel elle avait d’autres ambitions. Finalement, le dossier semble être en passe de se décanter. «On se dirige vers un accord», affirme, confiant, le conseiller communautaire Nicolas Florian, qui gère ce dossier pour la CUB avec le maire du Bouscat Patrick Bobet.
Un nouveau terrain à Eysines
Pour Renault, qui allait voir une station de tram s’implanter juste devant sa vitrine, la question est réglée : la marque a décidé d’acheter en solo un terrain à Bruges pour y implanter sa nouvelle concession. Pour les autres, plutôt favorables à un déménagement groupé, la question du site susceptible de les accueillir a bien avancé. Une solution de compromis se dégage sur la commune d’Eysines avec un terrain d’environ 7 ha situé dans la ZAC Mermoz en bordure de la voie de déviation d’Eysines (RD1215), non loin de l’échangeur n°8 de la rocade. Si l’emplacement semble satisfaire tout le monde, il reste un problème de taille : en l’état actuel des choses, la superficie du terrain ne suffit pas à répondre aux besoins de l’ensemble des concessionnaires. Mais cela ne décourage pas les membres du groupe de travail. «On est sur une problématique de densité, commente Nicolas Florian. Les professionnels n’ont pas fermé la porte, il va donc falloir qu’on travaille avec eux pour trouver des organisations qui permettent d’économiser l’espace. On peut notamment envisager de mutualiser certains services : les accès, les parkings, les zones logistiques pourraient être communes à plusieurs enseignes. C’est un travail dans la dentelle, mais ça n’est pas impossible». L’objectif affiché est de parvenir à un accord d’ici l’été, afin de ne pas faire prendre plus de retard au projet de ligne D. Tout le monde aurait à y gagner. Les concessionnaires, dont l’activité serait lourdement impactée par les travaux puis la nouvelle configuration des lieux, et La Cub, qui devrait leur verser des indemnités conséquentes. «Une étude de la CCI a estimé à 15M€ le montant des indemnisations pour perte de chiffre d’affaires, explique Nicolas Florian. Mieux vaudrait utiliser cet argent en soutien à l’investissement».• Sophie Lemaire