La photographe découvre au fond des bois, deux vieillards Charlie et Tom qui ont décidé de disparaître de la civilisation. « Nous avons parlé de nos vies respectives, la mienne sur les routes, en quête d’un nouveau visage, d’une nouvelle rencontre, et lui, dans sa cabane, à regarder le temps passer, sans autre préoccupation que celle de vivre. Charlie, c’est dans la forêt qu’il prenait la mesure de son être, qu’il respirait l’air du monde, qu’il sentait son appartenance à la puissance de l’univers. »
Ils étaient trois, trois êtres épris de liberté. La liberté, c’est de choisir sa vie. Et sa mort. Boychuck était l’un d’eux, mais maintenant mort et enterré. Dans le camp de ce dernier, désormais désert, un chevalet, une toile recouverte d’un gris fumeux strié de noir avec quelques touches de couleur. Ted avait peint des centaines de tableaux. « L’étrange impression d’un monde qui se dissout dans un cri étouffé, du rouge, de l’orange ou du jaune, difficile à dire. Çà se superposait, ça s’entremêlait, ça s’entredévorait. »
L’histoire s’installe tranquillement. Rien ne se fait très vite au nord du 49° parallèle.
La petite communauté du lac était à l’aube de grands changements. L’idée d’une femme, de surcroît âgée et très fragile, dans un espace aussi rude était tout simplement inconcevable et pourtant…
Titulaire du Prix des cinq continents 2011, une belle histoire, pleine d’amour, d’amitié, de tendresse, un tout simple plaisir.