Alors, plus de cinq mois après la sortie du film, je peux enfin...

Alors, plus de cinq mois après la sortie du film, je peux enfin vous parler de Le Skylab, le dernier film de Julie Delpy (que j’aime tant).

C’est un film léger et frais, qui n’a absolument rien à voir avec La Comtesse. Comme elle l’explique dans l’interview ci-dessus, le film est basé sur ses souvenirs, et même sa nostalgie de l’enfance. Et c’est vrai que la part belle est faite aux enfants, et notamment à Albertine (-une jeune fille en fleur), la pré-ado qui incarne la fille du couple que jouent Julie Delpy et Eric Elmosnino. À travers elle, on revit facilement les émois de l’enfance, entre la découverte du sentiment amoureux et la joie simple de jouer à se faire peur.

Il s’agit seulement d’une journée de vacances en famille, à la campagne, près de la mer. Le temps s’écoule, ponctué par des scènes longues, dans lesquelles les personnages se frottent avec leurs différentes convictions et directions prises dans l’existence, principalement des scènes de repas, particulièrement réussies. Julie Delpy s’est particulièrement appliquée à ce que le tout ait l’air naturel, fait spontanément, alors que tout est pourtant très écrit. 

Elle a plutôt bien réussi son coup en ravivant cette époque (1979), et en offrant de beaux rôles à des acteurs dont j’aime le choix (Noémie Lvovsky, Valérie Bonneton, Aure Atika, Bernadette Lafont, Vincent Lacoste). Même si on n’a pas le temps de s’appesantir sur chacun des personnages, en quelques répliques bien trempées, elle ne laisse personne sur le côté, on devine les forces et les failles de cette troupe turbulente et pas très bien assortie, comme l’est toute famille. Et c’est peut-être cela qui en fait un film plus touchant que prévu, un film qu’on oublie pas aussi vite que ça, c’est que dans se portrait de famille expressionniste et peu harmonieux, on retrouve tous deci-delà, un bout de Tonton Loulou par-ci, un bout de Tante Monique par-là, une bribe de sa propre famille.