L'équipe galloise, en modèle réduit
Si quelques celtes n’avaient choisi de baptiser l’endroit Pontypridd, le bout du monde ou le cul du loup lui aurait fait l’affaire. Depuis la triste affaire du Brive-Pontypridd en coupe d’Europe dans les années 90, qui avait assez peu œuvré pour l’amitié entre les peuples, cette bourgade galloise a quelque peu disparu des radars. Comment diable, rouge évidemment, nous sommes-nous retrouvé à faire du shopping là bas ? Par la bonne volonté de l’épatant Stephen Griffin qui nous guida le temps d’un week-end dans la région de Cardiff. Le shopping ici se résume à Groggs, mais quel bouclard ! Entre le musée du rugby et le temple de la statuette. Depuis bientôt un demi-siècle, la famille Hughes façonne, moule et vend des statuettes, avec une spécialité, celle de rugbymen. Elle représente grosso modo 95% des étagères, le résultat d’un vote démocratique en Russie. Dans ces 95%, une grande majorité de joueurs gallois bien sûr, présent ou passé. Les deux stars incontesté étant Gareth Edwards, l’emblème du pays, et Neil Jenkins l’enfant du pays. Aujourd’hui c’est Richard, le fils de John le fondateur, qui sculpte les joueurs. “Chacune des statuettes me demande six semaines de boulot avant que nous puissions les commercialiser”, nous a-t-il expliqué. Que ce soit pour des séries ultra limitées – John bosse actuellement sur un modèle de Shane Williams limité à 87 copies, comme le nombre de ses sélections – ou pour des modèles plus courant, Groggs détruit toujours ses moules au bout d’un moment afin de proposer de nouvelles créations. A côté des Mike Philips, Adam Jones ou George North, très populaires en ce moment, vous ne trouverez qu’un seul français, Sébastien Chabal, en tunique tricolore. C’est peu, mais toujours plus que les Anglais, complètement absents. A propos de séries limitées, Richard évoque vite Gavin Henson, dont les statuettes sous les couleurs des Saracens puis du du RCT comptent parmi ses plus rares ; les premières avaient été prêtes après son départ du club, les secondes n’auront pas été d’actualité très longtemps.
la première galloise fière de ses statuettes.
Les joueurs apprécient beaucoup leurs statuettes, un mur entier recouvert de photos des rugbymen posant avec leur modèle réduit est là pour en attester. Sébastien Chabal y figure, fier de repartir avec un sac plein de souvenirs de Groggs. Le mur de signatures dans l’atelier de Richard Hughes montre aussi que les joueurs n’hésitent pas à faire quelques kilomètres pour passer le voir. Si vous vous arrêtez ici, Richard devrait vous faire remarquer cet autographe tout en haut du mur, quasiment sur le plafond, celui de Luke Chateris, 2,06 mètres. “Il a à peine levé le bras”, s’amuse le maître des lieux.
Au dessus de cet amas de statuettes aux allures de champ de bataille de petits soldats, la famille Hughes a amassé quelques reliques assez magiques. Chaussures, ballons et, surtout, maillots offerts par des joueurs. Tous les grandes nations sont représentées : Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud, Ecosse… et la France avec le maillot signé de Robert Paparemborde. Ces merveilles là ne sont évidemment pas à vendre. J’allais oublié, dans un coin trône un maillot de Brive, celui de Philippe Carbonneau, sur lequel le joueur laissa un message plein d’humour “en souvenir des campagnes avec Pontypridd”.
La galerie de maillots, chaussettes...