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Le harcèlement au travail ...ce marronnier ordinaire ...malheureusement...
Publié le 20 février 2012 par Yiayia_girl @the_yiayia_girl
Re bonjour à tous !Oui j'écris pas mal aujourd'hui... je suis en RTT alors j'en profite et l'actualité me donne envie de m'exprimer...En parlant d'actualité, tous les ans à présent, ce malheureux sujet revient à la surface : le harcèlement au travail. Le Management par la terreur, l'augmentation de ces situations en période de crise....Le harcèlement, méthode managériale devenue banale, ordinaire, insidieuse et multi forme. Je l'ai connu à plusieurs reprises... de façon plus ou moins intenses selon les emplois, de façon plus ou moins claire, plus ou moins douloureuse...j'ai eu de la chance car je m'en suis toujours remis et j'ai toujours pu reprendre le contrôle. Ce n'est pas le cas de tout le monde.Personnellement j'ai toujours eu un tempérament insoumis. Je ne suis pas d'une nature "fayote". On peut me faire faire à peu près n'importe quelle tâche sans que je rechigne, je suis une vraie bosseuse, à condition qu'on me traite bien. A condition que j'ai une forme d'estime et d'admiration pour mon supérieur, à condition que mon supérieur me fasse confiance aussi... Sinon, ça devient souvent plus difficile. Je ne suis pas d'une nature "docile" et j'assume. Je ne suis pas une grosse rebelle et certainement pas contestataire par esprit de contradiction ou par plaisir de l'être. Lorsque je conteste, je le fais avec des arguments, de façon justifiée.C'est un sujet qui me touche non seulement parce que je l'ai vécu mais parce que c'est un phénomène qui semble augmenter. Hier au JT de 20h de France 2 il y a eu un excellent reportage sur le sujet.http://www.tv-replay.fr/19-02-12/jt-de-20h-de-france-2-france2-pluzz-9217421.html Le harcèlement à cela de vicieux que d'abord il est long à déceler et en plus il paralyse, empêche littéralement la personne victime de réagir. L'employée qui était interviewée dans l'ombre expliquait sa trouille au bide, sa lâcheté car elle craignait les représailles, elle craignait de perdre son emploi. Et c'est là le drame. Les employés qui subissent cela sont tenus par la terreur de perdre cet emploi dont ils ont tant besoin. Et Dieu sait si à l'heure actuelle, avoir un emploi est précieux. Car la route pour retrouver un emploi peut être longue. Très longue. Il est aussi noté une grosse augmentation de ce problème chez les Cadres ! Eh oui... Les cadres aussi en prennent plein la gueule...J'aime le management. Sûrement parce que j'aime les gens. Sûrement parce qu'une partie de ma famille vient de l'enseignement et que d'apprendre, encadrer, tirer vers le haut, tisser des belles relations humaines dans le travail, le tout sur fond de réussite, ça me parle. J'ai eu de la chance sûrement aussi d'avoir d'excellentes formations dès le début de ma carrière en la matière, notamment quand je travaillais à Londres.Très vite j'ai compris ce que le sens de la responsabilité du "Manager" impliquait. Une chose est sûre, lorsqu'il y a un problème, c'est d'abord au manager de se remettre en question. Et ne surtout pas blâmer, enfoncer ses équipes ...et la relation humaine de confiance est un ciment fondamental.La réalité est différente n'est ce pas ? Il y a les managers "petits chefs" et les "Big Kahoonas" ... les méga Chefs. Cela, difficile de leur dire : ta gueule ducon...Il y a différentes formes de harcèlement. Certains Managers j'en suis sûre, ne se rendent même pas compte qu'ils sont dans le harcèlement. Certains sont intimement convaincus qu'ils s'y prennent bien, qu'ils sont même "humains" ... si si, je l'ai vu de mes yeux vus. Certains tyrans croient être les plus humains qui soient ... ça fout les jetons...mais j'aurai presque tendance à être indulgente avec ceux là. "Pardonne leur car ils ne savent pas" ...je remarque qu'un mauvais manager a également souvent été mal managé lui même ... J'ai eu de la chance de parfois connaître un excellent management. Et puis il y a ceux qui le font volontairement. Les pires. Ceux qui ont "L'art de la guerre" comme livre de chevet (je dis ça juste parce que je l'ai vu... tous ne lisent pas ce livre ;))...Ceux là agissent délibérément, distillent leur venin de façon pernicieuse, en toute conscience, sans scrupules et ceux là... je les méprise et je me dis qu'ils ne paient rien pour attendre...et chaque fois je n'en reviens pas... comment est ce possible ?Dans mon secteur, j'ai remarqué ne serait-ce qu'au stade du recrutement, à quel point il y a une véritable hypocrisie. Ce qui compte ce sont les compétences... oui oui c'est ça... et puis ce qui compte aussi, c'est ta photo. C'est ta tronche, ton maquillage, tes fringues, ton tour de taille, la hauteur de tes talons. Et c'est la stricte vérité. Dans mon secteur, on prône le fait que nous faisons un métier de séduction donc si t'es pas surgoalée et sursapée, t'auras beau être un cerveau, c'est pas toi qui seras embauchée aux postes prestigieux des boîtes prestigieuses... Bon si en plus t'as pas les relations qui vont bien, là c'est sûr, "tu peux te brosser Martine" ...Moi j'ai toujours accepté de jouer le jeu. J'ai toujours fais des efforts pour montrer ma bonne volonté. Mais faut pas déconner. Je ne me transformerai jamais en quelqu'un que je ne suis pas. Chassez le naturel, il revient au galop comme on dit.J'ai entendu, j'ai vu autour de moi des recrutements qui n'ont pas eu lieu parce que : obèse, moche, tatouages, timide, etc. ...Après une fois qu'on est recruté, parfois ça se passe mal parce que "erreur de casting" ... Le truc pas de bol. On n'est pas la bonne personne pour le bon poste. Et en plus, zéro formation, zéro intégration, zéro dialogue... La personne se retrouve enfermée dans un rôle qui n'est pas pour elle, à la merci des jugements de ses supérieurs et de ses équipes... la panique intérieure... On doit se démerder seul avec ses doutes et ses angoisses. On sent juste qu'on n'est pas bon parce qu'on se prend skud sur skud par ses supérieurs. Des explications ? Non. Une vraie écoute humaine ? Non. Un gros malaise ? Oui ! Un sentiment grandissant d'échec et de nullité ? Oui oui oui !!!Avec un peu de chance, ça s'arrête avec la période d'essai et on peut se retaper un peu pour mieux rebondir. A condition de bien rebondir. Parfois il faut plusieurs rebonds...Il y a le harcèlement "ouvert" ... La technique que j'appelle "Une claque, un bonbon" ... une des pires selon moi. La déstabilisation permanente. L'insécurité permanente. On ne sait jamais sur quel pied danser et bien sûr c'est encore pire en période d'essai... Ah les périodes d'essais. Merci Sarkozy, maintenant quand on est cadre on en prend pour 8 mois ! allez Hop ! 2x 4 mois ... Après ça on a intérêt à être sur de son coup ! bref... le management qui fait qu'on ne sait jamais si c'est bien ou pas bien. Si on fait une erreur, c'est pas en tête à tête que le règlement de compte se passe mais en public devant tout le monde... c'est mieux. Il y a des managers comme cela qui aiment la méthode de l'humiliation publique, qui partent du principe que comme ils sont managers, nous les simples employés, même cadres, sommes de pauvres petits abrutis avec un pois chiche dans la tête, incapable de savoir ... J'ai vu ça...la tyrannie à l'état pur. La culture d'entreprise ? ça va pas non ? Le confort des employés ? On s'en fout ! J'ai vu des employés qui n'osaient même pas rire ou s'accorder des moments de pause par peur du fouet ... Un fouet virtuel j'entends... ambiance...Alors forcément, après on s'étonne que les employés fassent le strict minimum. On ne comprend pas la mentalité de certains à faire juste "leurs horaires" .. Oui mais comment avoir envie de faire plus ? Comment donner envie de faire plus ?Il y a longtemps j'avais lu ce livre "Bonjour Paresse" ... c'est un peu trop à l'extrême à mon goût mais il y a des vérités :Entre les salaires minables, les faibles avantages et la pression grandissante, certains sont poussés au craquage. Rentabilité, rentabilité. Les dirigeants n'ont que ce mot à la bouche. Alors oui je comprends la rentabilité, le besoin d’être compétitif mais je reste intimement convaincue et je l'ai vu en manageant moi même des personnes, que la productivité est mille fois meilleure, que les gens sont bien plus efficaces, quand on injecte une dimension humaine dans le travail, de l'écoute, de la confiance, de la considération... évidemment, ça va aussi de paire avec un salaire honorable et en accord avec le travail effectué ...A l'heure actuelle, les employeurs, les "managers" sont en position de force car c'est la crise. Il y a plus de demandeurs d'emploi que d'offres. T'es pas content ? La porte est ouverte. J'ai entendu un patron une fois le gueuler avec assurance! Si les gens sont pas contents, qu'ils dégagent ! Il y a la queue jusqu'à la gare de gens qui veulent bosser.... Beaucoup de juniors jeunes diplômés aux abois prêts à accepter n'importe quoi à n'importe quel prix pourvu qu'ils bossent...J'invite aussi la lecture de ce très bon pamphlet même si là aussi quelques clichés :Je suis passée par là moi aussi... j'ai peut être eu un peu plus de bol que les nouvelles générations. Par contre, je sais aussi aujourd'hui ce que je vaux. J'accepte certaines choses parce que la vie nous oblige à courber un peu l'échine parfois, mais dans ma tête je suis claire et jamais je ne me laisserai bousiller... je me dis aussi que tout mauvais passage n'est qu'un passage. Je sais que je ne perdrai jamais ma dignité et mon honneur. Je peux être un vrai bâton merdeux quand on se fout vraiment de ma gueule. Un jour les employés seront de nouveau en position de force. Je l'espère en tous cas et peut être enfin cette affreuse tendance à la maltraitance s'arrêtera ... c'est pas gagné...PS : si vous ne l'avez jamais vu, ruez vous sur l'excellent documentaire : La Mise à Mort du Travail ... le titre parle de lui même ... le journaliste Jean-Robert Viallet a d'ailleurs eu le fameux prix Albert Londres ... Magistral.