Depuis l’été dernier, Lana Del Rey est LE buzz musical. La publication de ses morceaux Video Games et Blue Jeans sur le net l’a fait découvrir au grand public. Depuis, la New-Yorkaise a fait couler beaucoup d’encre, qui n’a pas toujours servi pour rédiger des éloges à son égard. L’artiste vient de sortir son album le mois dernier. Verdict.
Parler d’une artiste comme Lana Del Rey peut se révéler être une tâche délicate, au risque de se perdre dans des détails insignifiants du concept (ses lèvres botoxées à titre d’exemple). Parce que, avouons-le, Del Rey est un concept avant tout, une pin-up contemporaine mêlant pop et glamour à une facette beaucoup plus noire de sa musique. Le tout donnant un résultat à signification fortement cinématographique, nous rappelant ces musiciens appuyant ce coté de leur art, à l’image de Bowie ou Lady Gaga aujourd’hui.
Quoiqu’il en soit, le plus intéressant dans ce phénomène reste sa musique après tout. Mais qu’en est-il véritablement de la musique de Lana Del Rey ? Véritable révolution selon quelques uns, elle reste quelconque aux yeux d’autres auditeurs. Lana Del Rey ne fait pas l’unanimité, et c’est là, quelque part, son point fort. Elle provoque les débâts et fait donc parler d’elle encore plus.
Mais soyons clairs, si l’artiste nous en avait mis plein les yeux avec son véritable premier clip réalisé par Woodkid, elle n’a pas tardé à faire du mauvais buzz depuis la mise en ligne de ses deux prestations au Saturday Night Live qui sont, malheureusement, plus que catastrophiques. Le directeur de la NBC aurait même évoqué “une des pires prestations de toute l’histoire du SNL”. Attaquons-nous à l’album maintenant.
Le plus intéressant pour moi lors de l’écoute d’un nouvel album est avant tout ce plaisir de découvrir une masse de nouveaux titres d’un seul artiste et de prendre le temps de les découvrir l’un après l’autre, chose à laquelle je n’ai pas eu droit à l’écoute de l’album de Lana Del Rey, parce qu’en parcourant la tracklist, on se rend vite compte que la moitié des titres ont été mis en ligne de façon plus ou moins officielle. Chose qui gâche nettement la découverte, on se retrouve dès lors à la recherche de la perle méconnue de l’album, au risque de ne pas la trouver.
L’essence même de cet album réside entre ce mélange violent de lolita sexy et insouciante qui apparait dans des titres comme Off to the Races, qui reste l’un des titres les plus efficaces de cet LP, et cette diva sombre et mélancolique, personnage investissant la quasi-totalité de l’album, à l’image de titres comme Born to Die et Dark Paradise, qui ne sont malheureusement pas toujours efficaces puisqu’ils ne marquent pas. Radio est l’exemple même de ces titres que l’on zapperait sans grand regret parce qu’ils ne touchent pas.
Autre hic sur l’album, qui constitue peut-être un détail mais qui a toute son importance, est l’ordre des pistes de l’album. Je me demande si ça a été fait exprès mais l’album est clairement divisé en deux parties : Une première partie qui vous en met plein les yeux avec des morceaux surproduits, travaillés à la perfection, à l’image de Born to Die, Blue Jeans ou encore National Anthem, et une deuxième partie, commençant à partir de Radio, qui reste malheureusement inintéressante, une sorte de remplissage insignifiant qui laisse perplexe parce que recueillant une demie-douzaine de titres qui n’ont pas d’identité propre. Et c’est là tout le mal qu’on a avec cet album.
Pour résumer, Born to Die de Lana Del Rey n’est pas un total échec, le concept même de cet album est intéressant, mais malheureusement pas exploité jusqu’au bout. Il reste que c’est ce qu’on appellerait un album à singles avec deux/trois tubes, deux bons morceaux et du remplissage qu’on abandonnera l’idée d’adopter dès la première écoute.
Maintenant que Lana Del Rey a dépassé ce cap de premier (deuxième ? Vu que le premier album est passé totalement inaperçu) album sans de véritables grands dégâts, on serait curieux de voir comment cette galette va être exploitée en matière de promotion, vu que l’artiste a déjà dévoilé ses titres les plus intéressants avant même la sortie de l’album, et si le phénomène Del Rey durera dans le temps parce que, avouons-le, il y a de fortes chances que l’on n’entende plus parler de la petite dans quelques années.
Étudiant architecte. Avide de découvertes musicales et littéraires. Cinéphile passionné. Rédacteur en chef de Lcassetta.com
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