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VIBRAM HK 100: ma course...

Publié le 20 février 2012 par Sylvainbazin
Je suis toujours à Hong Kong, où je vais rester quelques jours en touriste, pour découvrir la ville, et où j'essaie de récupérer au mieux de mes efforts. Ce parcours très cassant et aux milliers de marches d'escalier à monter et à descendre laisse en effet quelques traces, notamment sur les mollets et ma douleur au talon s'est bien réveillée. Mais bon rien de trop inquiétant, je pense que quelques jours sans courir feront du bien. Les marches m'auront donc marqué sur cette course mais elles ne sont bien sûr pas les seules choses à retenir de cette épreuve! L'ambiance très cosmopolite, l'organisation très au point et un parcours vraiment varié et naturel aux portes de l'immense métropole sont aussi les points remarquables de l'évènement. Je vous raconte maintenant mon expérience pendant ces 100 kms en montagnes russes du sud de la Chine! Ce Vibram HK 100 s'annonçait plutôt bien: une forme pas mauvaise du tout, un excellent moral, pas trop de course depuis le début de l'année, bref une bonne envie de courir et de découvrir ce parcours. En arrivant sur place, les choses s'étaient un peu compliquées, petit stress du à une réservation d'hôtel semble t il égarée, et bien sûr une découverte pas complètement facile de la mégapole, mais bon tout est vite rentré dans l'ordre. J'avais aussi bien hâte, après seulement deux petits jours sur place, de quitter l'agitation urbaine vraiment très impressionnante et un peu oppressante à mon goût, pour retrouver des rivages plus calmes, le temps de la course.  Tout semblait donc devoir bien se dérouler. Mais j'ai eu droit à une nouvelle surprise avant le départ: le taxi, réservé la veille, est bien à l'heure, me conduit à bonne allure dans un endroit assez calme et sauvage, à l'écart de la cité. Ca semble coller avec les infos dont je disposais sur le lieu de départ. Sauf qu'à l'endroit où semble vouloir me laisser le chauffeur, il n'y a rien ni personne ce qui est tout de même bien étonnant pour le départ d'une course de cette importance. J'émets des doutes et heureusement le chauffeur consent à vérifier. Il ne parle pratiquement pas un mot d'anglais mais a semble t il compris qu'il y a un soucis. Il demande un peu plus loin sa route à un jogger qui lui indique une direction totalement opposée... Bien embête, il se rend compte de son erreur. C'est parti pour plus d'une demi-heure de conduite supplémentaire. Je commence à être bien tendu, heureusement j'avais pris une petite marge de manoeuvre...Ce bon moment de stress prend heureusement fin lorsque nous approchons d'un endroit qui cette fois semble être le bon. Il me reste tout de même suffisamment de temps pour me préparer tranquillement. Finalement, j'ai même gagner quelques dollars dans l'affaire, puisque le chauffeur m'a consenti un bon rabais pour son égarement... L'aire de départ est déjà bien garnie de coureurs. Je reconnais même quelques amis: le coureur malaisien rencontré sur l'Annapurna 100 le mois dernier, puis Marc Progin, citoyen suisse installé à HK depuis longtemps, que j'ai connu en 2009 sur le Sunrise toi Sunset, en Mongolie. Il est d'ailleurs certainement parmi ceux qui connaissent le mieux ce pays d'immensités qu'il a parcouru en tous sens, à vélo et à pied. Après quelques instants de discussions bien sympathiques, je prends place sur la ligne, pas vraiment en première ligne mais pas trop loin non plus. Il est 8 h du matin, le soleil ne brille pas vraiment mais la température est clémente, presque fraîche (certains coureurs locaux ou issus des chauds pays voisins sont même couverts comme si il s'agissait d'un trail blanc!). C'est parti! Après quelques hectomètre sur une route, en descente déjà, nous bifurquons vers un chemin étroit mais bien tracé qui serpente dans les collines dominant la mer de Chine. Ca ressemble à un toboggan tellement cette glissière alterne petites montées et descentes. Le rythme, dans lequel je me suis un peu laissé embarquer (j'étais un peu énervé, sans doute...) est vraiment rapide. Nous courons à plus de 13 km/h et je ne suis pas aux avants-postes. Ce dénivelé vraiment délicat à gérer a tendance à bien durcir les muscles dès les premiers kilomètres mais bon dans l'ensemble je ne me sens pas trop mal. C'est parti pour une longue course qui s'annonce finalement agréable. Je suis en tous cas bien content de courir librement et de respirer un peu l'air marin sans l'asphyxie urbaine.Un peu plus loin, nous reprenons une portion de route qui semble marquer une accalmie dans notre rythme effréné. Je discute alors un peu plus avec mes compagnons de route: il y a là un australien qui semble bien costaud, un japonais bien affûté aussi, un chinois qui donne l'impression d'être à fond et parle moins bien anglais (mais que je retrouverai souvent sur le parcours au fil des ravitaillements) et d'autres japonais. C'est à l'image de ce peloton très cosmopolite. Nous échangeons pas mal, ils me demandent tous si j'ai déjà couru l' UTMB, une course qui semble vraiment attirer beaucoup de monde, même si mon ami japonais trouve ça un peu trop commercial. Un ravitaillement plus loin, nous reprenons une pente vraiment accentuée et sur un terrain bien plus technique; je plains un peu intérieurement les valeureux qui ont oser (enfin c'est leur affaire!) prendre le départ en « five fingers ». Pas mal de cailloux tout de même. Les panoramas sur la baie de Hong Kong sont bien spectaculaires et divertissants. Bien spectaculaires et divertissantes sont aussi les descentes suivantes: bien raides et avec trois options possibles: du chemin rocailleux, mais finalement assez peu, du ciment (et ça fait bien mal aussi dans des pentes à 20°!) ou encore, le plus souvent, des escaliers aux marches irrégulières. Je ne suis pas bien doué pour cet exercice et me fait pas mal doubler, notamment par les locaux qui ont bien l'habitude de ce terrain de jeu. Mais bon je négocie pas si mal les choses et j'arrive à avancer correctement. Je rattrape aussi certains coureurs qui ont déjà l'air assez mal en point. Les passages sur les plages, dans le sable fin, viennent encore agrémenter la variété du terrain. On se croirait parfois plus volontiers aux antilles qu'au bord d'une mégapole asiatique. Nous traversons aussi des petits villages, ports de pêche ou lieu de villégiatures bien tranquilles. Si, ça existe à Hong Kong. Je continue mon bonhomme de chemin en temporisant mon allure pour ne pas trop puiser dans mes réserves: le programme est bien chargé et je n'ai tout de même pas intérrêt à trop forcer ici. Cependant, j'arrive à avancer correctement et passe la mi-course dans un état plus que potable, notamment en comparaison de mes derniers ultras.
La deuxième partie du parcours est cependant encore plus riche en dénivelé. Une succession sans pause de montées et de descentes sèches, pas bien longues mais raides, qui finissent vraiment par vous attaquer les mollets. Ma douleur au talon, qui m'a gêné ces deux dernières années, a d'ailleurs tendance à se réveiller un peu. Cela dit, le reste va plutôt bien: je n'ai même aucun problème d'estomac, ce qui m'arrive rarement sur un ultra de ce genre! Il faut dire que les ravitaillements, à l'image de l'organisation en générale, sont vraiment bien tenus et achalander: des enfants vous demandent en amont ce que vous voulez boire, foncent vous l'apporter ou crie la commande à leurs camarades postés plus loin. On trouve aussi du chocolat et des nouilles chinoises bien agréables. C'est donc avec un stock d'énergie très correct que je poursuis mon chemin. Le paysage est toujours bien beau, tantôt en forêt, tantôt à découvert. Cependant le soir tombe assez tôt et l'obscurité va bientôt apporter un autre spectacle.Les vingts derniers kilomètres nous rapprochent en effet de la ville et de ses grattes-ciel. Je cours un bon moment en compagnie d'un coureur anglais, expatrié à HK quelques années mais qui maintenant habite Londres et déplore de ne pas y disposer d'un terrain d'entraînement aussi propice pour préparer notamment....l'UTMB bien sûr! Nous croisons une colonie de macaques, les seuls de HK m'assure mon compagnon de route, qui sont paraît il assez agressifs. Mieux vaut éviter de se ravitailler en leur présence! Il m'indique aussi qu'il nous reste deux grosses bosses à franchir, la dernière n'étant rien moins que le point culminant de Hong Kong. Ces vingt derniers kilomètres s'annoncent donc assez longs...Les ascencions sont très raides, pratiquement uniquement des marches d'escalier, mais les vues sur la ville sont vraiment impressionnantes. Etonnant aussi d'évoluer dans des zones naturelles presque préservées à la lisière d'une pareille jungle urbaine. Dans le dernier col ma lampe frontale commence à décliner et le brouillard nous accueille à mi-pente. Heureusement, je rencontre alors mon dernier camarade de jeu du jour, Martin, un suédois vivant à HK. Nous papotons une bonne partie du temps tout en avançant à un bon rythme qui nous permet de rattraper quelques concurrents. La dernière descente, sur la route, est vite absorbée même si je commence vraiment à avoir mal aux guiboles. L'arrivée se dessine et je franchis la ligne plutôt content et en bon état, en 14h52 minutes pour être précis! Au final je suis bien satisfait par cette expérience hongkongaise, cette course vraiment nature aux portes de la ville, son caractère cosmopolite et l'accueil de l'organisation. Je pense que cette épreuve peut avoir un certain avenir et devenir une bonne référence dans la région. Un parcours qu'il ne faut toutefois pas prendre trop à la légère car si il reste assez peu technique il est vraiment exigeant physiquement par ses escaliers et sa succession de pentes raides.Enfin, il me reste quelques jours pour découvrir la mégapole et ses autres aspects, j'avoue d'ailleurs que pour l'instant c'est de loin le parcours du trail qui m'inspire le plus à Hong Kong. Le reste me paraît un immense centre commercial démesuré, grouillant et je m'y sens un peu déboussolé... mais bon, ça reste une expérience intéressante, on ne peut pas toujours se réfugier dans les montagnes!

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