La semaine dernière, la Commission européenne a adopté une nouvelle stratégie favorisant l’utilisation de ressources renouvelables au sein des économies européennes. L’initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie Europe 2020, et a pour objectif la transition vers une économie moins énergivore et une rationalisation dans la consommation des ressources, dans un souci de développement durable.
- Le contexte de l’initiative
La nouvelle initiative a été présentée en janvier 2011 à Bruxelles, et fait la promotion d’ « une Europe efficace dans l’utilisation des ressources », formant partie intégrante de la stratégie Europe 2020 lancée en mars 2010 pour le développement durable. Lundi dernier, l’initiative a été adoptée par la Commission européenne, et sera présentée aux pays membres de l’Union Européenne demain.
Elle démarre par la perspective d’une population mondiale atteignant 9 milliards d’individus en 2050, avec un alignement du niveau de consommation des pays émergents sur celui des pays développés. Les ressources quant à elles sont limitées, ce qui impose une rationalisation de l’utilisation des ressources, appliquée à la production des denrées alimentaires, d’énergie, ou dans la fabrication de matériaux et autres produits.
La stratégie mise sur l’innovation comme moteur de la transition vers une bioéconomie durable, afin de trouver des solutions pour limiter les intrants nécessaires au fonctionnement des économies européennes, mais aussi de réduire les déchets créés, d’améliorer la gestion des stocks de ressources, de modifier nos modes de consommation, et d’optimiser les processus tout au long du cycle de vie des produits. L’emploi sera en outre favorisé par le secteur des technologies vertes.
Mme Geoghegan-Quinn, membre de la Commission européenne responsable de la recherche, de l’innovation et de la science confirme la nécessité d’une transition profonde des économies européennes. «L’Europe doit effectuer le passage à une économie de l’après-pétrole. Utiliser davantage les ressources renouvelables n’est plus une simple option, c’est une nécessité. Nous devons favoriser le passage d’une société reposant sur les combustibles fossiles à une «biosociété», la recherche et l’innovation servant de moteur. Cela sera bon pour notre environnement, notre sécurité alimentaire et notre sécurité énergétique, ainsi que pour la compétitivité future de l’Europe».
- Pourquoi cette initiative
L’initiative développée par la Commission européenne se fonde sur trois axes centraux :
- « L’investissement dans la recherche, l’innovation et les compétences au service de la bioéconomie », financé par l’UE, mais aussi par les gouvernements et le secteur privé.
- La croissance des marchés de la bioéconomie et l’augmentation de la compétitivité de ces secteurs.
- L’amélioration de la coordination des politiques et l’engagement des parties prenantes, par exemple via la création d’un observatoire de la bioéconomie.
La transition des économies vers l’utilisation efficace des ressources, une des 7 initiatives de la stratégie Europe 2020, a pour objectif de :
- Stimuler la performance économique tout en limitant la consommation en ressources,
- Relancer la croissance au sein de l’UE grâce à l’innovation,
- Sécuriser l’approvisionnement en ressources essentielles,
- Réduire l’impact environnemental.
En outre, l’initiative mise sur la création de synergies entre politiques et secteurs. Par exemple, les emplois fondés sur le développement durable sont non seulement sûrs, mais favorisent aussi l’exportation et la création de valeur. Les produits conçus dans une optique de durabilité permettent d’économiser de l’énergie, de réduire les matériaux nécessaires à sa fabrication, de faciliter le recyclage et d’encourager l’innovation.
- L’évolution vers une bioéconomie
De nombreux pays ont déjà compris l’importance de la transition vers une économie qui repose sur le développement durable.
La commission explique ainsi que le la bioéconomie représente au sein de l’Union européenne un chiffre d’affaires d’environ 2000 milliards d’euros, et emploi 22 millions de personnes, soit 9% de la population active de la zone. Selon le portail de l’Union Européenne, le Danemark, la Finlande, l’Allemagne, l’Irlande et les Pays-Bas sont quelques uns des pays de l’Europe ayant déjà mis en place une stratégie de développement durable orientée vers la bioéconomie.
En Allemagne par exemple, le BioOkonomieRat (BOR), organe consultatif indépendant du gouvernement fédéral allemand, vient de publier ses recommandations à propos de la bioéconomie. Ainsi, 4 enjeux ont été jugés comme prioritaires :
- Développer les chaînes de valorisation,
- Garantir l’alimentation mondiale,
- Utiliser durablement les ressources biologiques,
- Intégrer la bioéconomie au sein du système de recherche et développement existant.
Au Canada, la bioéconomie représente 78 milliards de dollars, soit 6,4% du PIB total du pays selon l’association canadienne de l’industrie de la biotechnologie, BIOTECanada. Les deux tiers dela bioéconomie se concentrent dans le secteur de la santé et du domaine médical et pharmaceutique, le reste étant divisé entre l’agriculture, l’alimentation et la chimie organique. De plus, les dirigeants du pays sont dans une optique de développement de la bioéconomie nationale afin de devenir leader au niveau mondial.
- Avis Sequovia
La préoccupation récente de nombreux pays aux enjeux posés par le développement durable démontre à quel point cette question devient vitale pour toutes les économies et populations mondiales. Il devient notamment urgent de gérer les ressources durablement, en assurant leur renouvellement permanent et systématique, tout en valorisant nos déchets et optimisant les processus de transformation des ressources. L’utilisation de solutions alternatives écoresponsables permet également de réduire notre dépendance face aux énergies non-renouvelables.
Cependant, une stratégie durable doit donc être nécessairement accompagnée par une évolution des comportements de tous allant dans le sens d’une diminution de la consommation globale en ressources et de la réduction de l’impact des activités l’être humain sur notre environnement. Pour ce faire, au delà d’une réglementation sévère doit être mise en place une éducation pour tous au respect de notre planète et aux enjeux de ses ressources.