Le moment délicat de l’AC Milan semble avoir été définitivement surmonté après les trois victoires contre Udinese, Arsenal et Cesena, juste avant la rencontre (décisive?) face à la Juventus bavarde de Conte. Face à Cesena, ce fut un Milan low cost mais high quality, à l’image de ses trois buteurs : dynamiques et travailleurs. Un nouveau Milan, moins de fuoriclasse (et forcément moins de qualité) mais plus d’intensité, de mouvements, de rythme, d’organisation et de jeu. Low cost car mis à part les deux Brésiliens (et encore, Thiago n’était pas cher), tous les joueurs présents sur la pelouses étaient soit des anciens venus très jeunes ou des nouveaux joueurs arrivés gratuitement ou presque : de Mesbah à Maxi Lopez (aucun tir mais travailleur de l’ombre) en passant par Nocerino, Emanuelson (en constante progression et premier but en Serie A) pour finir avec Muntari. Arrivé sous les critiques sévères, le Ghanéen s’est parfaitement intégré dans l’équipe, jouant avec une extrême aisance : qualité et quantité, passes précises, rythme, insertions, il a disputé une excellente première mi-temps et a inscrit son premier but dès sa première apparition. C’est le joueur qui a joué le plus de ballons (78 au total, avec un pourcentage de réussite de 81%), une véritable surprise même s’il s’est éclipsé au fil du temps mais pour une première prestation d’un déchet de l’Inter, on pouvait s’attendre à bien pire. Est-ce la place de mezz’ala gauche ou l’histoire de Mister X qui a revitalisé ou propulsé des joueurs comme Nocerino, Emanuelson et maintenant Muntari? Le fait est que les achats low cost qui ont passé la cure « mezz’ala gauche » se sont révélés être des surprises intéressantes. Seul le temps nous dira s’il est l’énième miracle low cost de Galliani.
Allegri l’entêté a effectué les bons choix et a retrouvé son Milan malgré des choix risqués comme Emanuelson de nouveau proposé milieu offensif, Muntari immédiatement lancé titulaire à gauche, avec Nocerino à droite… : détermination, dynamisme, agressivité, abnégation tactique et jeu vertical, les qualités du Milan qui a remporté son 18° Scudetto. Exactement comme lors de la saison passée, Allegri est resté très serein et confiant même dans les pires difficultés. Et son équipe a fini par se relever. Un soulagement pour l’entraineur milanais, très critiqué, parfois même par des détracteurs qui prenaient peu ou pas en compte les trop nombreuses absences ni la mauvaise condition physique globale de l’équipe, pourtant devenue une habitude après les périodes de préparations, estivales ou hivernales. Si on combine ces facteurs au calendrier qui regroupait pratiquement toutes les confrontations directes, le moment difficile et les mauvais résultats lors des confrontations directes deviennent plus facilement explicables. L’AC Milan a retrouvé la forme et quelques retours (ou arrivées) ont suffit pour mieux gérer l’énergie. A noter également qu’avec très peu ou pas de sénateur, tout va directement mieux alors que la présence simultanée d’au moins deux ultra-trentenaires en ligne médiane affaibli fortement l’équipe (surtout avec Seedorf). Seuls les résultats à la fin de la saison pourront juger Milan et Allegri.
Cela fait presque oublier les 11 absents pour blessure ou suspension. Les Rossoneri ont retrouvé leur niveau lors du moment le plus important de la saison. La victoire contre l’Udinese a été chanceuse, voire miraculeuse, celle contre Arsenal fut somptueuse, celle à Cesena encourageante. Milan a vécu une semaine très positive et peut maintenant préparer la prochaine rencontre, avec enthousiasme, sérénité et confiance. Dès aujourd’hui, la longue semaine d’attente qui nous emmène vers Milan – Juventus commence. Au delà de la préparation tactique et athlétique, des verdicts fondamentaux sont attendus sur l’entité du problème de Boateng (mardi) ainsi que sur la suspension d’Ibrahimovic (jeudi). Dans les deux cas, il y a très peu de chance de les récupérer contre la Juve… Le staff médical devra également évaluer les conditions de Nesta, Mexès et Pato. Rendez-vous à San Siro pour un match grandiose qui pourrait valoir le Scudetto. Le vrai Milan est de retour, prêt à relever tous les défis. L’équipe invaincue de Conte est prévenue, ce Milan n’a peur de personne et a toutes les qualités nécessaires pour infliger à la Juventus sa première défaite de la saison. Après tout, qui sont les champions d’Italie?