On ne présente plus Dylan Carlson, l’un des pionniers du Drone et du Doom notamment, dernier rempart de la formation Earth, fameuse dans les années 1990 du côté de Seattle pour ses guitares gavées de réverbs et de distos. Aujourd’hui le groupe sort le deuxième volet d’un dytique entamé l’année dernière et continue de s’enfoncer les yeux fermés vers de nouveaux horizons. Toujours aussi aérienne, la musique de Earth est encore plus ténébreuse et exigeante qu’avant, de quoi largement prolonger pour quelques temps le culte que l’on porte à ce groupe. Et donc l’occasion de poser quelques questions à son leader.
Pourquoi as-tu coupé Angels Of Darkness en deux parties ?
Parce que cela aurait été extrêmement cher de produire le vinyle, et probablement trop cher pour que les gens l’achètent. A l’origine ils devaient sortir la même année mais les choses ne se sont pas passées comme cela aurait du à cause du label. Nous pensons toujours à la confection du vinyle, en réfléchissant en terme de faces et au fait que tu ne peux pas mettre plus de 22 minutes par face sans que le son commence à se dégrader.
Parles-nous du magnifique artwork ?
L’artiste s’appelle Stacey Rozich et c’est également lui qui s’est occupé de la première partie. J’aime le côté obsessionnel de son travail (et de ses êtres qu’il appelle des démons) tout comme les éléments folkloriques de son art. J’y vois une iconographie médiévale mixée avec des motifs orientaux et une certaine résonance occulte.
Que penses-tu de l’ancienne scène Britannique acid folk ?
J’adore son côté magique, le fait que cela résonne en moi comme un héritage génétique. Les musiciens donnent tout et j’aime la façon dont ils s’emparent de la tradition en la renouvelant. C’est mieux que d’aller au musée. C’est de la musique folk dans son côté populaire plutôt que dans son prétendu côté culture de masse. C’est encore vivant et les possibilités sont encore là.
Où trouves-tu ton inspiration ? Dans la solitude ou dans la relation aux autres ?
J’aime les paysages et la solitude, mais j’apprécie aussi de voyager avec des gens et en rencontrer d’autres, donc je pense que c’est un équilibre entre les deux.
Est-ce que tu continues à progresser en guitare ?
J’espère bien. Je suis constamment en train de m’entraîner et d’ouvrir les portes du possible.
Est-ce que tu vis de ta musique ?
Je n’ai pas eu à faire de job alimentaire ces quatre dernières années donc je dirais oui.
As-tu senti la crise ?
La crise économique ne m’a pas affecté tant que ça parce que je n’ai jamais été au top. Du coup ça n’a rien changé pour moi, je n’ai pas de maison à perdre, pas de crainte de licenciement. J’ai été très chanceux à cet égard.
Quel est ton meilleur souvenir de scène ?
Wow, elle est dure celle-là. En général les meilleurs concerts, je les commence, et la seule chose dont je me souvienne c’est quand ça s’arrête. Roadburn l’année dernière était excellent, je pense qu’on y a fait notre tout meilleur concert londonien. Newcastle était bien cool aussi. Helsinki était incroyable. Oslo l’année dernière aussi. Le public à Innsbruck était tellement dedans! Bilbao. San Fracisco. Les deux concerts que nous y avons fait au Slim étaient complets.
Te sens-tu mieux sur scène ou en studio ?
En général je préfère la scène au studio.
Est-ce que tu lis les blogs musicaux ?
Non pas régulièrement, je suis un peu un ancien et je continue à acheter des magazines. Du coup je ne me tiens pas trop au courant de la musique actuelle. Je tire généralement mes recommandations de mes amis. J’achète plus de livres qu’autre chose en fait.
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