Les tontons flingueurs à la sauce gabonaise !
Un roman comprenant trois enquêtes qui finissent par se rejoindre plonge le lecteur dans l’Afrique de la débrouille via les embrouilles. Tour à tour immergé au milieu du sordide d’un tueur en série, de l’ambition d’une bande de copains d’enfance voulant s’enrichir par un gros coup, des petites effractions de minables de quartier et du nécessaire besoin d’arrondir les fins de mois de la police officielle… Tout à fait le genre de scénario qui n’aurait pas déplu à Georges Lautner, comme dans les tontons flingueurs, dialogué par Michel Audiard… Un monde d’embrouilles et de combines sur fond de camaraderie, dans la vraie vie de tous les jours.
Mais c’est aussi un regard chargé d’une certaine empathie pour son pays et ces concitoyens que Janis Otseimi jette sur un pays qui tente de vivre droit dans ses bottes malgré une pénurie de moyen dramatique. Une république qu’il qualifie lui-même de bananière : n’a-t-elle pas, comme souvent en Afrique, plus d’idée que de réels moyens ? Au fil du livre, en filigrane, se dessine une réalité peu visible de loin tendant à faire grandir un état se sentant souvent bien seul pour affronter le siècle nouveau et le miroir clinquant qu’il reflète via Internet. C’est le troisième livre de cet auteur que je lis et, l’on sent en seconde lecture l’ébauche d’une forme d’essai sur le besoin de modernité d’un état décolonisé, puis délaissé…
Janis Otseimi confirme son talent dans ce nouveau roman policier Gabonais ! Déjà, son second livre paru chez Jigal : La bouche quoi mange ne parle pas avait été bien salué par la critique, tout comme La vie est un sale boulot. c’est maintenant avec Le chasseur de lucioles qu’il nous conduit dans les méandres de Libreville… Sa gouaille n’a pas faibli d’un cran, les images qu’il associe au verbe sont toujours un ravissement pour ceux qui aiment les bons mots ; Janis Otseimi possède l’art de la formule qui touche ; une tonalité que n’aurait pas renié un San Antonio. Avec ce nouveau livre, il ancre sa plume parmi les grands auteurs francophone.
C’est un livre que je recommande vivement aux amateurs de polards, mais aussi à ceux qui aiment le jeu des mots, la langue écorniflée et, le sourire des Pieds Nickelés…
Présentation de l'éditeur
À Libreville, une prostituée est découverte sauvagement assassinée dans un motel de la périphérie. Les agents de la PJ - de fidèles abonnés des bordels de la capitale - pensent tout d'abord à un crime de rôdeur... Quand une seconde fille est retrouvée égorgée dans un autre hôtel du quartier, les policiers sont encore loin d'imaginer qu'ils ont affaire à un client bien décidé à nettoyer la ville de toutes ses lucioles... Celui qui te veut du mal la nuit a commencé à t'en vouloir le jour. C'est dans ce climat de psychose générale que les gendarmes de la DGR enquêtent de leur côté sur le braquage d'un fourgon de la Société Gabonaise de Sécurité dont le butin de plusieurs millions de francs CFA attise bien des appétits...
Biographie de l'auteur
Source photo Encre noire : http://www.paperblog.fr/2518501/janis-otsiemi/
Janis Otsiemi est né en 1976 à Franceville dans la province du Haut-Ogooué au Gabon. Il vit et travaille aujourd'hui à Libreville. Nourri à la double source du polar français, "auquel il emprunte le goût de l'argot, de la marge, de la description sociale" et du polar américain "pour la vision sombre et pessimiste du monde". Janis Otsiemi brosse dans ses romans et avec une belle vitalité un tableau dont la noirceur n'a d'égale que la dureté... De Bamako à Saint-Malo au festival Etonnants Voyageurs, Janis Otsiemi est devenu en quelques romans d'exception un des ambassadeurs avisés du polar de la brousse - tendance social et urbain. Son roman La Vie est un sale boulot paru aux Editions Jigal a reçu le Prix Gabonais du Roman 2010.
Site JIGAL : www.jigal.com
Retrouvez Janis Otseimi sur FB : http://www.facebook.com/people/Janis-Otsiemi/100001263400132
Détails sur le produit
Broché: 208 pages
Editeur : Jigal (15 février 2012)
Collection : Polar
ISBN-10: 2914704836
ISBN-13: 978-2914704830