En ce moment à Paris se tiennent le Fireworks! festival et le festival des nuits de l'Alligator (qui, lui, ne se tient d'ailleurs pas qu'à Paris). Les mélomanes parisiens ont donc l'embarras du choix en ce qui concerne les concerts dans la capitale et hier soir, nombreux étaient ceux qui avaient choisi d'aller écouter Active Child au Point Ephémère.
En arrivant devant la salle, en avance, surprise : une foule immense (mais sans rire) fait déjà la queue. Le temps de nous approcher et nous constatons que la procession défile en fait devant une boutique ambulante qui m'a tout l'air d'être le FAMEUX camion-qui-fume dont toute ma TL Twitter ne fait que parler depuis quelques temps. En tout cas il ne fait pas mentir sa réputation étant donné la horde de hipsters affamés qui patientent dans le froid pour récupérer leur repas du soir.
Notre frilosité a raison de notre curiosité et nous choisissons l'option grog-salle chauffée que propose le point éphémère en attendant le début des festivités.
Deux premières parties ce soir là (ça jouait du synthé, du côté du quai de Valmy, ce dimanche) :
NCZA/Lines débute. Scène baignée d'une épaisse obscurité sauf sur l'écran du fond sur lequel on peut profiter de projections minimalistes. Electro-pop portée par une voix aigüe qui n'est pas pour me déplaire mais surprend franchement quand, entre deux morceaux, le chanteur s'exprime. On entend alors une voix grave de crooner. Par quelle magie peut il passer de l'une à l'autre, le mystère reste entier.
Les morceaux me semblent un peu tous se ressembler alors je me lasse. D'autant que je ne comprends pas bien tout ce qui est prononcé. Alors je décroche. C'est agréable pourtant.
Et puis le chanteur passe les 4/5 de son temps (et même plus, je n'ai pas décompté mais c'est plus, c'est certain) la tête baissée sur son clavier, caché derrière sa longue mèche et c'est étrange. On a un peu l'impression qu'il fait comme si nous n'étions pas là (le reste du public et moi j'entends). C'est un peu dérangeant. En tout cas je le vis comme ça. Ca me gâche un peu le plaisir de l'écoute, du coup.
NZCA/LINES - Compass Points from Lo+LOAF TV on Vimeo.
Je crois que cette soirée mérite la palme des changements de plateau interminable aussi. Ou alors j'étais trop fatiguée (pas impossible ça). Mais ça m'a paru n'en pas finir.
Seconde première partie : Blouse.
La chanteuse s'installe. Je suis séduite par sa robe (oui, bon, elle n'a pas commencé à chanter aussi). Coupe classique mais matière intéressante, très joli tombé. Quand les lumières du concert s'allument je suis fascinée : le tissu ménage une délicate transparence : cette robe est fantastique.
Début sous tension, le stress (sans doute) fait que les premiers morceaux me semblent peu articulés et j'ai beau prêter l'oreille, je ne parviens pas à "décoder" le texte. A classer sans doute du côté de la pop alternative, la voix me plait, souvent trainante. Les arrangements utilisent toujours un peu la même recette ce qui confère à l'ensemble un côté peut être un peu monotone. Au bout de quelques morceaux ceci dit tout le monde se détend, les textes deviennent parfaitement compréhensibles et je me laisse emporter. C'est mieux. Mais par contre sur scène il ne se passe RIEN. Toujours la même position pour chacun des musiciens, toujours la même attitude pour la chanteuse, aucun relief. On s'ennuie un peu, je finis d'ailleurs par écouter en fermant les yeux.
Blouse - Time Travel from 4eyes on Vimeo.
Puis vient le tour des Active Child. Je suis là pour eux (au cas où tu ne l'aies pas encore compris depuis le début). J'ai écouté, j'ai adoré, j'attends avec impatience de voir ce qu'ils donnent sur scène. Bilan : c'est magique. Autant que le laissait présager l'écoute de leurs morceaux, le live envoie du rêve, crois-moi.
Tu trouves que j'exagère. Mais que répondre à ça si ce n'est qu'il fallait être là. Sans plaisanter, j'ai vraiment l'impression d'avoir assisté à un moment particulier.
Déjà il y a la présence au sein de cette musique électronique, de la harpe, instrument atypique s'il en est sur les scènes des concerts auxquels j'assiste habituellement. Active Child sert une musique séraphique, avec une réverbe si puissante qu'on a parfois le sentiment que le set se joue dans une immense cathédrale et que la voix cristalline qui s'envole et fait en sorte que le temps suspende son vol l'espace d'un concert est celle d'un ange. Cette musique électronique que l'on peut parfois trouver trop froide gagne un petit supplément d'âme avec la singularité que lui insufflent les rythmiques, choeurs et effets vocaux d'Active Child. Alors je dois reconnaitre par contre que même si il y a jonglage entre harpe et clavier, là aussi la recette est un peu toujours la même et si on reconnait sans le confondre le son d'Active Child, il peut finir par lasser. Quand le concert se termine je suis séduite mais je n'ai pas spécialement envie de prolonger l'aventure. Rassasiée. Le rappel sera court et c'est parfait. Pour me laisser sur une impression de satiété. Sans me sentir écoeurée.
(As-tu déjà visionné ce clip? C'est étrange hein...Plein de poésie et angoissant aussi. Bizarre. Personnellement j'aime bien cette idée en même temps. Je suis certaine que ce cher Gontran pourrait nous réserver de genre de petit miracle lui aussi...Non je glisse ça ici par ce que j'ai découvert ce que fait Gontran hier justement et que j'ai du mal à m'en remettre vois tu. Mais si j'ai le temps (ahem) je t'en reparle bientôt)