Après l'extraordinaire passivité de l'Agence du médicament dans le cas du Médiator tous les étatistes sans exception c'est à dire tous les commentateurs se sont rués sur les agences, leurs membres, ont découvert le conflit d'intérêt pour aussitôt l'enterrer et conclure qu'il faut plus de régulation et plus de moyens.
Bien sur il ne se passera rien. Pourquoi?
A "gauche" on fustige la logique du profit des compagnies pharmaceutiques un leit motiv qui passe bien dans l'opinion chauffée à blanc par une presse antifinance, antiprofit antiPDG, anti-entreprise, antirationnelle. Bien sur personne ne leur fait observer que dans le pays qu'ils identifient au capitalisme sauvage, les USA le Médiator fut retiré des officines en 2003... Cela ne les gène pas tant ils resserrent les oeillères qu'ils portent en permanence.
Au centre on est étatiste et bien sur on fustige un manque d'état, une régulation déficiente donc ipso facto on promeut une solution si simple qu'on sedemande comment on n'y a pas pensé plus tôt: plus d'état, plus de volonté, plus de lois.
Ces assertions n'ont pas de sens car il faut une fois de plus penser "outside the box", penser différemment.
Quelle est la mission des agences?
Les agences du médicament en réalité ne sont là que pour protéger le consommateur d'un produit toxique. C'est déjà difficile comme tâche mais c'est essentiel; en revanche personne ne peut leur demander de statuer sur l'efficacité et pourtant elles le font. Cette dernière ne peut être une vérité d'état, ni garantie par l'état.
1/ Quel intérêt aurait un labo à commercialiser un produit inefficace? Aucun.
2/ Quel intérêt aurait un labo à commercialiser un produit toxique? Aucun et cela est bien visible avec Servier qui a plombé son labo qui devrait faire faillite si il doit assurer les indemnisations. Gageons que pour "sauver des emplois" on va faire payer le contribuable et pousser à l'aléa moral...
Oui mais voilà la toxicité est une donnée qui fait partie des garanties données par l'état sur des produits comme les aliments, l'eau, l'air car il y a des externalités négatives supportées ensuite par la collectivité.C'est aussi une donnée difficile à établir car elle évolue avec le temps et l'utilisation du médicament.
En revanche l'efficacité dépend des patients, des médecins, des études, des payeurs et de l'innovation suivante... Et il est nul besoin que l'état s'en mêle sauf à ses dépens et à ceux des patients.
Ainsi le médicament pourrait être évalué comme un aliment et son efficacité laissée dans le champ médico-économique. Moins de missions, des objectifs clairs et des conflits d'intérêt très facilement gérables par la mise en responsabilité des membres de l'Agence.
Garantir l'absence de toxicité décelable pour un temps donné voilà la mission d'une agence du médicament. Monitorer régulièrement l'usage et les effets secondaires puis renouveler ou pas la garantie d'absence de toxicité serait plus sage. Et surtout ne pas s'immiscer dans le champ de l'efficience.