Il y a dans l'écriture de Valéry une intelligence qui semble élever la nôtre, faire travailler la meilleure partie de notre esprit. D'abord, grâce à des angles d'attaque imprévus, qui font se dire qu'on n'a pas, nous, assez de hauteur, qu'il faut pour saisir un problème le prendre de l'extérieur, alors que notre petitesse peine à se dégager et reste prise dans les replis des choses. Ensuite, sa langue se développe selon les inflexions d'une pensée souple, ramifiée, nette et profonde, qui font trouver par comparaison nos aperçus toujours un peu courts.
Où on comprend que la syntaxe de la pensée est celle de la langue.