Un temps moncœur s’est arrêté de battre. Le sang a coulé dans mes veines au rythme de sesbras sur l’archet. Jamais je n’avais entendu ce morceau joué comme cela. C’était lepremier Caprice de Piatti. A peine a-t-elle joué la première mesure que moncœur s’est envolé à la suite des notes qui s’échappaient de son violoncelle. C’est à cemoment précis que j’ai définitivement perdu toute confiance en moi. Tout lemonde est tombé sous son charme, moi la première. Mais surtout, son jeu a briséquelque chose en moi. Quelque chose de fragile que j’essayais de protégerdepuis des années malgré les mots durs de ma mère et les phases de doute quetous les apprentis musiciens connaissent. Cettevioloncelliste a ébranlé la conviction que ma musique apportait quelque choseaux autres. Face à elle, je n’étais rien. Quand elle afini de jouer, il était sûr qu’elle aurait la première place, et que jem’effacerais. (Extrait inédit)
Un peu plus tard, Marion écorchera le trio de Schubert... Vous pouvez le découvrir ici. Trop beau.