A la fin de la première saison, ce marine s'apprête à commettre un attentat suicide qui vise le vice-président des Etats-Unis dont on découvre qu'il a organisé sciemment le bombardement d'une école et le massacre de 82 enfants et qu'il a menti sur cette affaire. Ce massacre qui a tué le fils de chef d'Al Quaïda auquel le marine enseignait l'anglais dans une maison élégante et raffinée, explique qu'il soit prêt à commettre cet attentat.
Tout au long de cette série, on entre progressivement dans la personnalité d'un terroriste potentiel, on s'identifie à lui, on lui trouve de bonnes raisons de se comporter comme il fait, on en vient presque à espérer qu'il libère l'Amérique de ce vice-président menteur et manipulateur qui n'a aucun respect de la vie humaine. Puissance d'un récit bien construit : le spectateur ne peut sortir de cela sans s'interroger sur le bien fondé de la politique américaine.
Je ne sais si cette série a été beaucoup vue, elle a eu assez de succès pour qu'une deuxième saison soit prévue, mais j'imagine qu'elle a touché bien au delà des cercles progressistes habituels. Elle confirme, en tout cas, ce que l'on savait depuis longtemps : l'Amérique si prompte aux dérives est aussi capable, et bien mieux que nous, de réfléchir collectivement sur ses erreurs et ses faiblesses.