Cinq ans après son adaptation du roman "Les Contes de Terremer", le fils Miyazaki frappe une seconde fois à la porte du box-office mondial. Pas facile de passer après un père brillant qui a su émerveiller enfants et parents avec sa princesse Mononoké et ses voyages au pays de l'imaginaire.
Mais le talent artistique semble être une seconde nature chez les Miyazaki. Une nature parée toutefois de la grâce d'un patriotisme apaisé et désireux de porter l'élégance de la culture japonaise sur tous les continents.
Avec "La colline aux coquelicots", le jeune réalisateur du soleil levant propose une véritable poésie du quotidien. Le rituel du repas traditionnel et l'ambiance lycéenne des années 60 se mêlant subtilement à l'esprit jazzy d'une musique harmonieuse. Une simple d'histoire d'amitié sur fond de notes françaises délicatement déposées : un livre, un "quartier latin" et des coquelicots. Un Japon ouvert sur le monde. Un Japon plein d'humilité même devant sa vulnérabilité récemment éprouvée. Un Japon qui sait chanter avec ardeur et émotion un hymne de reconnaissance pour la vie face à l'inconnu des heurs de l'océan.
Cette fable japonaise m'a une fois de plus profondément touché. Et je n'ai pas résisté à la tentation de bâtir un pont entre terre et mer. Dans le ciel de mon imagination, j'ai relié instinctivement nos deux pays; nos deux patries charnelles. Comme le "Puy du Fou" a son Philippe et son Nicolas, les "Miyazaki" ont leur Hayao et leur Goro. Du soleil levant à la terre atlantique le ciné animé de salle répond au ciné vivant de plein air comme le charme de l'instant répond à la magie du verbe enflammé. Deux générations pour deux siècles, quatre artistes pour une maxime : la beauté de la vie est dans les petites choses.
Extrait de "La colline aux coquelicots"
Bande annonce Puy du Fou 2012