Après notre article sur la mondialisation des espèces animales, où nous avons évoqué le bouleversement de la répartition géographique de certaines espèces invasives dans le monde, nous consacrons une vidéo de la semaine à la Mondialisation des Maladies, tiré d'un numéro du Dessous des Cartes, sur Arte.
Ce numéro explique d'abord comment la richesse des pays, et donc les habitudes et modes de vie qui en découlent, influence la répartition statistique des morts selon les maladies de civilisation, les maladies transmissibles et les traumatismes.
Mais avec les évolutions futures, nous allons sans doute assister à une "mondialisation des maladies", par une diffusion des maladies dites de civilisation (comme le cancer), du fait de l'industrialisation, de la croissance économique dans les pays émergents, de la pollution, du changement climatique, autant de cause liées à la mondialisation actuelle.
Le cas de la Chine est étudié pour la pollution de l'air, très importante du fait de la croissance industrielle et économique : la combustion du charbon (première énergie consommée) et l'utilisation de la voiture augmente beaucoup depuis ces dernières années en Chine.
Le facteur de l'urbanisation est aussi important : celle-ci entraîne des modifications du mode de vie et des habitudes alimentaires : la sédentarité et la richesse nutritionnelle en sont des caractéristiques du phénomène de l'urbanisation, qui est en intensification dans le monde entier, puisque depuis 2000 déjà, un habitant sur deux est urbain sur la planète. La population urbaine pourrait atteindre 5 milliards d'habitants en 2030. Le Brésil est un cas évocateur d'une possible corrélation entre obésité et urbanisation : le taux d'urbanisation y est passé de 56 à 86 pour cent entre 1970 et 2010, tandis que le taux d'obésité est passé dans le même temps de 3 à 16 pour cent. Les îles du Pacifique sud sont encore plus évocatrices (malgré leur représentativité relative) : elles enregistrent pour certaines des taux d'obésité de 50 voir 70 pour cent de la population adulte, à cause de l'arrivée d'une nourriture grasse, sucrée et salée qui a remplacé la nourriture traditionnelle grâce aux flux d'échanges.
L'obésité, très caractéristique d'une alimentation riche que l'on retrouve de plus en plus fréquemment "grâce" à la mondialisation est une des principales causes des maladies cardio-vasculaires, classées dans les maladies de civilisation.
La fin de la vidéo évoque la percée future des maladies de civilisation en Afrique, qui vont s'ajouter aux maladies transmissibles encore très présentes, comme le VIH et le paludisme.
Vincent Decombe