Ardèche, pays du braconnage : graves menaces sur les protecteurs de la nature.
Cette nuit, le camp de comptage des oiseaux du Col de l’Escrinet (Ardèche) a été totalement ravagé par un incendie criminel et par l’abattage à la tronçonneuse des arbres qui le protégeaient. Depuis les années 1980, ce haut lieu de la migration - et du braconnage - a longtemps été un foyer de violences de la part des chasseurs contre les protecteurs de la nature. Après 3 ans d’acalmie[1], les biologistes sont à nouveau menacés physiquement.
« J’y vois clairement les conséquences des cadeaux de Nicolas Sarkozy au lobby chasse » déplore Pierre Athanaze, porte-parole de l’association « Collectif Escrinet col libre » et Président de l’Aspas (Association pour la protection des animaux sauvages), qui vient de déposer plainte auprès de la gendarmerie. « Le Président de la République vient d’autoriser la chasse aux oies en période de migration sous prétexte « d’études scientifiques, ainsi que celle de deux espèces d’oiseaux rares (le courlis cendré et l’eider à duvet). Cela a été perçu comme un feu vert par les chasseurs, qui font pression pendant cette période pré-électorale, et menacent également d’organiser d’autres actions de violence contre les protecteurs de la nature. C’est du terrorisme anti-écologistes ».
Dans les années passées, les chasseurs de l’Escrinet ont menacé de mort des biologistes, jeté leur caravane dans un ravin, risquant de tuer l’un d’eux, et se sont même permis de prendre en otage des garde-chasse. Pour tout le monde ici, les choses sont claires : c’est du côté des chasseurs qu’il faut chercher les coupables. Des tronçonneuses contre les jumelles, le combat est inégal.
Pierre Athanaze