Les principales recommandations exprimées ont pris appui sur de grandes thématiques de recherche actuelles qui englobent aussi des questions de politique publique, telles que l'énergie nucléaire, les cultures OGM, et la réduction des méfaits du tabac. Des panélistes représentatifs du public avaient préalablement exprimé ces interrogations (qui n'en sont pas) : Avec environ 65 centrales nucléaires en construction dans le monde, après Fukushima, pourquoi sépare-t-on les questions de sûreté des réacteurs nucléaires et de gestion des déchets? Avec plus de 150 millions d'hectares de cultures bio produites dans le monde, quelles sont les implications connues et inconnues de l'innovation génétique? Alors que l'Organisation mondiale de la Santé prévoit plus d'1 milliard de décès liés au tabagisme au 21è siècle, pourquoi la réduction des méfaits du tabac n'est pas l'impératif majeur de santé publique aujourd'hui?
La science, avant la politique : Ce colloque qui réunissait d'éminents experts a exhorté l'ensemble de la communauté scientifique à penser et à agir dans l'intérêt mondial : davantage doit être fait pour se prémunir contre l'utilisation abusive de la science dans l'élaboration des politiques. Ces discussions de Vancouver ont souligné combien le rôle des avis scientifiques dans l'élaboration des politiques est de plus en plus essentiel avec le défi de faire profiter le public des réalités scientifiques, en toute transparence. Car du point de vue du public, tous les jours, des décisions législatives concernant les aliments que nous consommons, les types ou formes de tabac que nous fumons, l'énergie que nous consommons sont prises dans un contexte d'information/désinformation lié aux initiatives des groupes d'intérêt, dont la communauté scientifique, précisent les auteurs. Mettre d'abord en place des politiques de la science, puis en informer les politiques serait préférable à mettre en place des politiques d'abord et de trouver ensuite les preuves scientifiques pour soutenir ces politiques.
Les scientifiques ont un droit particulier à être entendus, sous condition de s'engager à, l'intégrité c'est-à-dire à l'honnêteté de la recherche scientifique et du débat, l'ouverture et le partage des connaissances, la clarté et la transparence y compris vis-à-vis du public et l'engagement vers un devoir de progrès envers la société, ont conclu les participants.
On l'aura compris, ce débat prenait place en pleine discussion sur le cadre des recherches sur le supervirus H5N1, un type de recherche qui réunit les questions d'intérêts scientifiques, politiques et de Santé publique.
Sources: 2012 AAAS Annual Meeting, www.jrc.ec.europa.eu; www.bat-science.com(visuel © Petr Kurgan - Fotolia.com)
ÉTHIQUE : La communauté des scientifiques réaffirme ses responsabilités -