Avalanche

Publié le 19 février 2012 par Polyphrene

Well I stepped into an avalanche,It covered up my soulWhen I am not this hunchback that you seeI sleep beneath the golden hill.You who wish to conquer pain,You must learn, learn to serve me well.
You strike my side by accidentAs you go down for your gold.The cripple here that you clothe and feedIs neither starved nor coldHe does not ask for your company,Not at the centre, the centre of the world.[]

You who wish to conquer pain,You must learn what makes me kindThe crumbs of love that you offer me,They're the crumbs I've left behind.Your pain is no credential here,It's just the shadow, shadow of my wound.

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Les heurs et malheurs de la vie, La richesse inutile, la misère infinie,Les surprises, les contrariétés, La douleur, l’infirmité,L’émotion partagée,Le regard détourné,L’échec, l’espoir déçu, Les plaisirs, les malentendus, La main tendue,La beauté entrevue, La laideur subie, Le froid, la faim, l’ennui,Les coups et les blessures, La solitude du désespoir :Une avalanche de sentimentsRecouvre notre âme Sous les sédimentsDe l’âgeEt le chercheur d’or en quête d’un minéral prétendument précieux néglige letrésor ainsi enfoui.
Léonard Cohen est remarquablement loquace dans sa description de cetensevelissement de l’âme, et dans son évocation du sens de la souffrance :« Your pain is no credential here »
Ces mots me ramènent trois ans en arrière, et je pense à ce qu’elleécrivait, dans les derniers mois de sa vie, à une amie :« La maladie ne nous donne aucun droit, surtout pas celui deculpabiliser l'entourage ; bien au contraire, nous avons le devoir de ne pas l’empêcherde vivre et d'alléger son inévitable souffrance ».Cette idée m’aurait profondément choqué si elle n’avait été émise par unepersonne qui, depuis tant d’années, vivait sa maladie dans la discrétion et ladignité, s’isolant lorsque la souffrance ne lui permettait plus de sourire auxautres, et revenant aussitôt vers eux pour les encourager et les soutenir. J’aidonc pu comprendre comment, au delà du courage et de la grandeur d’âme, il s’agissaitlà de la plus sublime intelligence de la vie.La souffrance n’est pas une monnaie convertible. Elle ne permet d’acheterni le salut, ni la compassion. Elle n’est ni un emblème, ni un laisser-passer.Elle ne confère ni beauté ni grandeur. La souffrance nous expose, tout simplement, dans le plus parfait état denotre humanité, pour faire de chacun de nos actes et de chacune de nos parolesune parcelle du plus pur amour.Voilà le trésor qu’elle a découvert et partagé jusqu’à ses derniersinstants.
Avalanche
Je suis tombé dans une avalancheMon âme fut enterréeQuand je ne suis pas ce bossu que tu voisJe dors sous le tertre doréToi qui veut vaincre la douleurTu dois apprendre à m’honorer
Tu me heurtes par hasard iciTout en creusant pour ton orL’infirme que tu habilles et nourrisDe froid ni faim n’a souffertIl ne réclame pas ta compagnieNon, pas au centre, au centre de la terre
Quand je suis sur un piédestalTu ne m’as pas mis dessusTes lois ne me mettent pasA genoux, grotesque et nuJe suis moi-même le piédestalDe l’horrible bosse que tu as vue
Toi qui veut vaincre la douleurTu dois apprendre ce qui me plaitLes miettes d’amour que tu m’offres sont cellesQue j’ai laissé dégringolerTa douleur ne t’accrédite pasCe n’est que l’ombre, l’ombre de ma plaie
J’en viens à te désirer, moiQui ne suis pas cupideJ’en viens à te réclamer, moiQui ne suis pas avideTu dis t’être éloignée de moiMais je sens ton haleine chaude
Renonce aux haillons que tu metsJe sais que tu n’es pas pauvreTu ne m’aimes plus si fort désormaisQue tu sais que tu n’es pas sureC’est ton tour, bien-aiméeC’est ta chair que j’arbore
(Traduction – Adaptation : Polyphrène)