Wal-Mart est une entreprise américaine, leader mondial de la grande distribution, fondée en 1962. Elle a commencé à s’internationaliser dès 1991, au Canada, au Mexique, au Brésil, en Europe et en Asie. En 2010, avec des ventes de 421’849 milliards de dollars et 2,1 million de salariés travaillant dans plus de 6’100 points de vente, le groupe peut revendiquer le titre de plus grosse entreprise du monde. C’est le premier employeur privé aux États-Unis avec 1,2 million de salariés, mais aussi celui du Mexique sous l’enseigne Walmex. Walmart est le premier distributeur généraliste des États-Unis avec 3’500 magasins et 20 % de part de marché estimée et le premier distributeur de jouets avec 45 % de part de marché estimée, ayant dépassé Toys « R » Us à la fin des années 1990.
En raison de sa taille et de son pouvoir d’achat gigantesque, Wal-Mart peut s’approvisionner à des prix défiant toute concurrence, en échangeant des volumes d’achats élevés à faibles coûts, tout en transférant les économies réalisées à ses clients. De nombreux fournisseurs cèdent ainsi à la pression de Wal-Mart parce qu’ils dépendent du détaillant pour une majorité de leurs ventes. Toutes proportions gardées, on se retrouve un peu face au même cas de figure en Suisse, avec l’oligopole de Coop et Migros.
WMT possède a la fois des qualités propres aux titres de valeurs qu’aux titres de croissance, et dans ce sens elle nous fait penser un peu à Coca-Cola. Les fondamentaux de dividendes sont d’ailleurs étonnamment proches entre les deux sociétés. Wal-Mart offre ainsi un rendement à long terme de 2.26%, légèrement moins que KO, mais qu’elle compense par une croissance annuelle moyenne du dividende supérieure, à 14.60%. Son historique de croissance des dividendes est appréciable puisque que WMT a pu augmenter ses distributions durant 36 années consécutives. Le taux de distribution est maintenu à un niveau particulièrement bas et intéressant, à 30.90%, ce qui assure à la société une marge confortable en cas de passage difficile et permet d’envisager une croissance appréciable des distributions pour encore plusieurs années.
La qualité la plus remarquable de Wal-Mart, c’est sa volatilité en CHF, qui n’est que de 8.35%. Avec des chiffres pareils on est plus proches du risque de placement en obligations que de celui en actions… Comme Coca-Cola, WMT a connu également une progression monstrueuse de son cours entre 1980 et 2000 (+60’000% !), puis s’est « calmée » durant la décennie 2000-2010. En comparaison le S&P 500 semble presque avoir fait du surplace…
Encore une fois, comme pour KO, cette décennie « à plat » a permis un abaissement significatif du ratio prix/bénéfice, passant de 75 en 1999 à 13.22 actuellement. On se trouve donc maintenant dans des valorisations qu’on avait plus vues depuis le début des années ’80, avant la période de forte croissance des cours, toujours comme Coca-Cola. De plus, Wal-Mart possède encore un fort potentiel de croissance dans les marchés émergents, notamment en Chine.
Justement, Wal-Mart dépend fortement de la Chine pour la fabrication des marchandises, puisqu’elle y achète pour des milliards de dollars chaque année. En outre, bon nombre de fournisseurs de l’entreprise comme Mattel (MAT) fabriquent leurs produits en Chine. Les importations de Wal-Mart sont si importantes, que si l’entreprise était un pays, elle serait en sixième place sur le marché chinois à l’exportation. En externalisant vers la Chine, l’entreprise est en mesure d’obtenir une baisse des coûts, qu’elle répercute à son tour à ses clients.
Toutefois, en raison de sa dépendance sur le secteur manufacturier chinois, Wal-Mart est vulnérable aux fluctuations de la valeur du dollar par rapport à la monnaie chinoise. Si l’USD s’affaiblit par rapport au Yuan, le prix des importations chinoises de Wal-Mart augmente. En conséquence, la société devra soit augmenter ses prix, soit abaisser ses marges brutes et donc réduire sa rentabilité. Ceci se confirme par un coefficient $risk de 0.41, signifiant qu’une baisse du dollar par rapport au CHF s’accompagne généralement d’un baisse de la valeur de l’action en francs suisses.
En conclusion, WMT est un titre qui offre un rendement tout à fait décent et qui progresse surtout de manière solide et durable. Le bénéfice est suffisamment important pour assurer la progression du dividende dans le futur. La volatilité en CHF est vraiment basse, ce qui pourra intéresser des investisseurs d’ordinaire plutôt réfractaires aux actions. La seule ombre au tableau c’est la sensibilité du titre aux variations du billet vert, qui pourrait, en cas de baisse de l’USD, écorner les gains retirés des dividendes et de la hausse du cours de l’action. Malgré cela, nous considérons que le potentiel de revenus que l’on peut retirer de WMT, en regard au prix à payer et au risque encouru, en fait toujours une opportunité d’achat à ce jour.
Sources : Wikipedia, Wikinvest, Yahoo Finance, Swissquote, dividendes.ch