En vérité, le poète, le vrai poète, possède l'art du funambule.
[...]
Le plus difficile, ce n'est pas de s'élever du sol et de tenir en équilibre,
aidé du balancier de sa plume, sur le fil du langage.
Ce n'est pas non plus d'aller tout droit, en une ligne continue parfois entrecoupée
de vertiges aussi furtifs que la chute d'une virgule, ou que l'obstacle d'un point.
Non, le plus difficile, pour le poète, c'est de rester continuellement sur ce fil qu'est l'écriture,
de vivre chaque heure de sa vie à hauteur du rêve, de ne jamais redescendre,
ne serait-ce qu'un instant, de la corde de son imaginaire.
Maxence Fermine