A en croire les médias, la Russie connait actuellement une abominable épidémie de suicide des enfants. Plusieurs cas ont en effet été médiatisés récemment, un double suicide d’adolescentes a eu un certain retentissement par exemple, et il suffit qu’une fille de 15 ans se jette du 23ième étage (24ième selon la nomenclature russe qui considère que le rez de chaussé est déjà un étage), il suffit donc d’un suicide de plus pour parler d’une épidémie. Alors même que les causes sont inconnues et que le lien est loin d’être établi.
De plus il se suicide chaque année des milliers d’enfants sans que les médias s’y intéressent le moins du monde. Soudainement la télévision se rend compte qu’il y a des suicides et on parle d’abominable épidémie. Mais c’est une situation normale et d’une dimension encore pire que ce dont les journalistes ont conscience.
Pavel Astakhov, le bureaucrate des droits de l’enfant, resitue le problème et demande d’ailleurs qu’on arrête de parler d’abominable épidémie.
Ensuite il s’agit plus dans les quelques cas médiatisés d’adolescents que d’enfants. Le suicide des enfants est plus rare et plus difficile à appréhender, Boris Cyrulnik a par exemple étudié le phénomène d’une façon plus claire et sérieuse dans Quand un enfant se donne « la mort »