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François HOLLANDE : "Quand il y a 4 millions de chômeurs, où est la valeur travail?"

Publié le 19 février 2012 par Pscauxcailly

 

François Hollande a accordé une interview à Marianne, publiée le 18 février. Nous vous proposons de découvrir des extraits dès maintenant.

 

- Nicolas Sarkozy :

« Son bilan ne vaut rien ! »

« Il choisit les valeurs parce que son bilan ne vaut rien ! S’il était confiant dans les résultats de sa politique, il n’aurait pas besoin de stigmatiser le chômeur, de menacer l’étranger, de diviser les Français ou d’inventer une procédure référendaire à la veille d’une élection ! »

- La valeur travail :

« Quand il y a 4 millions de chômeurs, où est la valeur travail ? »

« Quand il y a 4 millions de chômeurs, où est la valeur travail ? Créer des emplois, inventer une nouvelle procédure qui permette aux plus jeunes de rentrer plus tôt sur le marché du travail et aux plus anciens de ne pas le quitter – le contrat de génération –, c’est cela la valeur travail. »

- L’assistanat :

« Qui a mis de côté plus de 3 millions de personnes privées de tout emploi ? »

« Je suis contre l’assistanat, contre le fait que l’on soit obligé de ne vivre que de prestations. Mais qui a généré la prestation, l’indemnisation, si ce n’est le gouvernement qui a mis de côté plus de 3 millions de personnes privées de tout emploi ? »

- La sécurité :

« Je serai exemplaire contre les bandes dans les quartiers »

« La sécurité des Français est pour moi une priorité. La sécurité touche les plus fragiles d’entre nous et l’insécurité est une forme intolérable d’inégalité sociale. Parlons des effectifs : Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur, a créé 10 000 postes de policiers et de gendarmes. Président, il en a supprimé 10 000, allez comprendre ! (…) Je serai exemplaire contre les bandes dans les quartiers : le rôle de la gauche est de sauver une jeunesse en danger, que ce soit dans les trafics de drogue et leurs conséquences sur la santé de nos enfants, ou l’utilisation des mineurs pour protéger les caïds. »

- La politique familiale :

« Toutes les familles au-dessous de six fois le Smic conserveront le bénéfice du quotient familial »

« Mon objectif, c’est de rendre la politique familiale plus juste. Le quotient familial est un avantage fiscal qui a l’inconvénient de n’exister que pour les ménages imposables. Un couple qui a trois enfants et dix fois le Smic a 9 000 € d’avantage fiscal, contre 600 € pour la même famille avec trois fois le Smic. Est-ce juste ? Non. Avec mon nouveau plafond, toutes les familles au-dessous de six fois le Smic (7 500 €) conserveront le bénéfice du quotient familial et les 500 millions d’euros récupérés seront affectés à une augmentation de 25 % de l’allocation de rentrée scolaire, c’est cela la justice. »

- L’euthanasie :

« Je n’y suis pas favorable »

« L’euthanasie, je n’y suis pas favorable. Je suis pour le droit de mourir dans la dignité. Aujourd’hui, il y a de 10 000 à 15 000 lits pour les soins palliatifs, il en faudrait le double. A quel moment décider ou non d’arrêter les soins palliatifs, même si la souffrance, grâce à eux, est amoindrie ? Il faut avoir une expression de la personne, de la famille, des médecins qui doivent être consultés, et à ce moment-là, dans quelques très rares cas, il s’agit de faire un acte de compassion qui va soulager non la famille, mais la personne. »

- Les référendums :

« Il faut respecter la démocratie représentative »

« Il y a des référendums qui permettent de rassembler, d’autres qui divisent. Celui de 2005 sur le traité constitutionnel européen a divisé, profondément. Il faut faire très attention avec cette procédure. Il ne s’agit pas de se méfier du peuple, en pensant qu’il n’est pas mûr, mais il faut respecter la démocratie représentative. Pourquoi élire des députés, des sénateurs, si toutes les questions peuvent être posées au peuple français ? »

- La laïcité :

« Les prières n’ont pas leur place dans la rue »

« Les prières n’ont pas leur place dans la rue, mais il faut des lieux qui puissent leur être dédiés. Je ne veux pas qu’il y ait à l’école, au collège, cette pression qui s’impose, par exemple sur les menus des cantines. Il faut distinguer l’espace public de l’espace privé. Dans l’espace privé, la liberté est la règle. (…) Que les collectivités facilitent la location de salles, la mise à disposition de terrains pour des associations à vocation culturelle, c’est possible. Mais attention à ce que cela ne conduise pas à financer des lieux de cultes. Je suis pour qu’il y ait des constructions de mosquées, mais pas avec 1 € d’argent public. »

- Le droit de vote des étrangers :

« Les menaces communautaristes existent déjà »

« Les menaces communautaristes existent déjà avant même d’envisager de donner le droit de vote des étrangers, et il n’y a pas nécessairement de raisons qu’il les amplifie. (…) Donner ce droit de vote aux élections locales aux étrangers permettrait à leurs enfants de considérer que ce serait enfin une reconnaissance pour leurs parents. Car nous sommes dans ce paradoxe : les enfants nés en France ont la nationalité française et leurs parents, installés depuis plusieurs décennies, ne peuvent même pas voter pour désigner leurs maires ! »

- L’immigration :

« Il n’est pas question de régularisation générale »

« Nicolas Sarkozy avait commencé en 2007 sur l’immigration choisie, il va finir sur la limitation de l’immigration choisie : incohérence et inconséquence. Voilà les marques de ce quinquennat. Sur l’immigration clandestine, le président sortant veut faire croire que nous serions pour une régulation massive des sans-papiers. Vieux schémas, vieilles peurs, vieux fantasmes. Il n’est pas question de régularisation générale. »

- Les réformes engagées par Nicolas Sarkozy qui trouvent grâce à ses yeux :

« Défense nationale, autonomie des universités, sécurité routière »

« Si je dis trop de bien, on va dire que je suis complaisant, et si je dis trop de mal, on va dire que je suis sectaire ! Prenons quelques cas positifs : la politique de la défense nationale sur laquelle il y a une continuité ; l’autonomie des universités, le principe sera gardé dès lors qu’il y a une péréquation entre les universités ; et puis, bien sûr, la politique de sécurité routière. Sur ce sujet, je pourrais faire assaut de démagogie vu le nombre de gens qui me disent : “J’espère que vous ferez une amnistie, que vous rétablirez des points !” Il est vrai que cela touche les milieux populaires, des gens qui sont frappés durement, y compris dans leur travail. Je pourrais me laisser aller à ce type de promesses. Je ne le ferai pas. »


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