Du pétrole en échange de rien

Publié le 18 février 2012 par Aurialie

Voilà la bande-annonce d'un reportage traitant de la question de la redistribution des revenus issus des richesses de la Sibérie. Son auteur n'est pas un inconnu, c'est Artiom Loskoutov, artiste et organisateur de Monstratsia à Novossibirsk. Il a eu l'idée de ce documentaire de 45 min, mené avec Dmitri Margoline, en roulant sur les routes de Sibérie, car elles ne sont comme elles devraient être (pas assez nombreuses, pas assez bonnes), vu les richesses locales.

Sur le site du film, on peut lire qu'en Sibérie, on trouve 85 % des stocks russes de plomb et de platine, 80 % du charbon et de la molybdène, 71 % du nickel, 69 % du cuivre, 44 % de l'argent, et 40 % de l'or. Et c'est dans le Kouzbass que 50 % de toute la production nationale de la houille est produite, que 90 % du gaz naturel russe et 70 % du pétrole russe y sont extraits. Le budget fédéral profite ainsi des richesses et du travail de la Sibérie, mais les habitants de la Sibérie n'en voient pas la couleur, en tout cas, pas à la mesure de leur contribution au budget. Entre 2010 et 2015, le budget de construction et maintenance des routes en Sibérie est de 2,7 milliards de dollars, la construction d'un nouveau périph' autour de Moscou - 15,4 milliards de dollars.

C'est pourquoi Artiom Loskoutov a expliqué : "Le réseau actuel des routes interurbaines est surtout fédéral et ne répond pas aux exigences du monde moderne. Une fois nous nous sommes posé la question : quelles routes sont nécessaires à la Sibérie et que faut-il faire pour cela ? Notre film est une tentative de recueillir les réponses." Et les réponses sont données par des hommes politiques, des fonctionnaires, des journalistes et de simples habitants.

Certains estiment que ce reportage nourrit le slogan populiste "Хватит кормить Москву !" ("Assez de nourrir Moscou !"), d'autres trouvent que le film reflète la position réelle des Sibériens et éclaire l'important problème de distribution des revenus entre les régions.

Les auteurs essaient de diffuser le reportage dans de nombreuses villes actuellement, espérons qu'il soit un jour mis en ligne en totalité sur Internet pour en savoir un peu plus.