L'autre, toujours l'autre,
comme une roche, tenant à peine sur le bord de la route,
comme un porche trahi par la lumière.
Dans ses gestes, ses pas, ses silences.
Dans les paroles échangées,
l'autre,
comme une mémoire qui vous revient,
comme une fenêtre que l'on ne sait plus ouvrir dans sa propre maison.
L'autre qui maçonne ma voix, se lève dans mon enfance,
ressurgit, gisant réveillé.
Je le vois couché dans l'avenir, attentif dans l'éveil,
crépusculaire dans toute ouverture,
l'autre, avec ses feux qui rayonnent dans l'obscur,
avec ses éclats qui se dressent et révèlent l'abîme.
Martial Teboul