Cependant, le match à Cesena est tout sauf un match à considérer comme peu important! Un faux-pas là-bas rendrait la victoire miraculeuse à Udinese inutile. Chaque match vaut trois points et l’AC Milan ne peut pas se permettre de faux pas. Cesena occupe la dernière place du classement mais en Serie A, tous les matches sont difficiles et un manque de concentration est fatal peu importe l’adversaire. Au bord du gouffre, Milan a réagi en champion, d’abord avec la victoire inespérée à Udine, ensuite avec la somptueuse victoire contre Arsenal. L’équipe d’Allegri doit continuer sur cette dynamique positive, profiter de l’enthousiasme et la confiance retrouvés car grâce au match nul de la Juve à Parme, les Rossoneri ont leur destin entre leurs mains : l’éventuelle victoire de la Juve à Bologne (le 7 mars) ne permettrait pas à la Vieille Dame de passer devant Milan si les Rossoneri battent Cesena et Juventus. Un faux pas des hommes d’Allegri donnerait à la Juventus la possibilité de reprendre son destin entre ses mains. Ainsi, si on veut « contourner motivationnellement » (j’invente!) le match à Cesena, il faut penser que cette rencontre sert à tenir la Juve à distance (ou la distancer ultérieurement). Les Rossoneri doivent penser aux objectifs à long terme.
Le football est très étrange : en quelques jours, une équipe passe proche du « suicide collectif » à l’apothéose d’une prestation collective parfaite. Il est alors important de garder l’équilibre, dans les victoires comme dans les défaites car finalement ça reste la même équipe, avec ses défauts et ses qualités. Un entraineur ne passe pas d’âne le samedi à génie le mercredi. Allegri gardera toujours ses défauts mais fait parfois preuve d’un énorme culot dans ses choix, comme aligner Seedorf et Robinho contre Arsenal alors que ça semblait aberrant, tout comme envoyer Mesbah et Maxi Lopez en tribune, relancer immédiatement Abbiati alors qu’Amelia avait sorti un gros match à Udine… Tous les choix se sont révélés être les meilleurs alors qu’ils semblaient mener Milan vers une défaite si on se fiait à l’avis des tifosi (moi y compris). Il est impossible de comprendre quels seraient les meilleurs choix, de notre canapé ou de notre chaise de bureau alors que l’entraineur, lui, est sur le terrain et observe ses joueurs du matin au soir. Ainsi, un entraineur est un âne avant un match et devient un génie 90 minutes plus tard. Les différences se jouent souvent sur des détails : un ou plusieurs joueurs absents, en méforme… il y a trop d’éléments à considérer pour pouvoir évaluer une équipe (ou un entraineur) en si peu de temps. Seuls les résultats sur long terme apportent des réponses. Allegri le sait et c’est pour cela qu’il reste toujours serein dans la défaite et lucide dans la victoire. Jusqu’à présent Allegri n’est pas discutable, il reste celui qui a gagné un Scudetto dès sa première saison en imposant des choix parfois impopulaires mais ô combien efficaces. Contre Arsenal, Allegri a répondu aux critiques de la meilleure manière possible, lors du match le plus important : en préparant parfaitement la rencontre, en choisissant la bonne équipe à aligner et en surclassant tactiquement un entraineur de grande expérience et reconnu dans le monde entier. Son équipe a plus que brillamment atteint l’objectif imposé : gagner sans encaisser.
Bref, l’important actuellement est que l’AC Milan s’est retrouvé, juste au bon moment et ce n’est pas un hasard si cela coïncide avec le retour des blessés. Cela s’explique également par la préparation suivie à Dubaï : le retour a été difficile, le démarrage lent mais l’objectif était d’être en forme au bon moment, contrairement à d’autres équipes qui se sont peu entrainées pour être en forme tout de suite, par exemple l’Inter pour le derby, mais qui s’est ensuite écroulée misérablement. Milan a préféré prendre le risque de sacrifier le derby pour pouvoir bien préparer toute la seconde moitié de saison. Certaines équipes sont obligées de gagner un derby pour connaitre la seule satisfaction de la saison… Maintenant Milan doit continuer sur cette voie car après la victoire contre Arsenal, la question la plus récurrente était « Mais pourquoi on ne joue pas toujours comme ça? » C’est difficile à comprendre car jusqu’à présent cette saison, Milan se contentait du strict minimum lors des matches moins difficiles, n’arrivait pas à élever son niveau de jeu et avait raté tous ses grands rendez-vous. A chaque match (ennuyeux) il fallait supporter une équipe lente, prévisible, peu déterminée… et puis, il a eu ce Milan de mercredi soir qui a anéanti Arsenal au terme d’une prestation venue d’ailleurs (ou d’une autre époque), un changement aussi radical qu’impressionnant mais surtout inattendu. Un Milan déterminé, déchainé, compact, agressif, efficace, rapide, organisé… le vrai grand Milan d’Allegri, celui qu’on ne voyait plus depuis longtemps. Maintenant on attend que cette équipe continue d’exploiter son fabuleux potentiel même en Serie A et contre des adversaires modestes.
L’AC Milan se rend donc sur le terrain de la lanterne rouge, à Cesena pour le match piège très classique : les Rossoneri ont tout à perdre, contrairement à leurs adversaires qui sont de toute façon donnés perdants. Pour Milan, tout autre résultat que la victoire serait vu comme un échec. Malheureusement, alors que de nombreux joueurs revenaient de blessure, il y a de nouveaux blessés ainsi que des rechutes. Seedorf sera absent au minimum un mois, Mexès souffre d’une inflammation genou opéré il y a quelques mois, Pato et Boateng souffrent d’une « fatigue musculaire » probablement après avoir forcé quelque peu leur retour et Nesta récupère difficilement d’un problème fastidieux au genou. Ainsi, si on ajoute la suspension d’Ibrahimovic, la liste des absents compte 11 joueurs! Peu de choix s’offrent à Allegri qui alignera probablement Abbiati; Abate, Bonera, Thiago Silva, Mesbah; Nocerino, Ambrosini, Muntari; Emanuelson; Robinho, Maxi Lopez. Probable repos pour Antonini et Van Bommel et première titularisation pour Muntari (Allegri le considère comme mezz’ala ou milieu offensif, et à l’entrainement, il a testé Emanuelson mezz’ala gauche, Nocerino mezz’ala droite) et Maxi Lopez (qui a marqué trois buts en trois matches contre Cesena). Pour le moment, El Shaarawy semble destiné à débuter sur le banc Allegri pourrait changer d’avis d’ici demain. Le banc pourrait ressembler à cela : Roma, Yepes, Zambrotta, Antonini, Van Bommel, El Shaarawy, Inzaghi.
« Malgré les absences, demain il faut gagner« , paroles d’Allegri. Le mot d’ordre est clair et précis. Milan a toutes les qualités nécessaires pour s’imposer à Cesena et c’est une étape fondamentale pour pouvoir arriver à la confrontation directe contre la Juve avec un léger avantage au classement et si possible, ne pas lui permettre de l’atteindre même en cas de victoire à Bologne quelques jours plus tard. C’est beau de rêver de Champions League et d’affiches fascinantes mais il faut aussi assurer les résultats lors des matches moins appétissants. Cesena – Milan ne doit pas être sous-estimé, les Rossoneri doivent oublier Arsenal et disputer cette modeste rencontre avec la même motivation qu’ils auraient s’ils disputaient une finale de Champions League, la seule recette pour atteindre l’objectif final. Le duel avec la Juve ne fait que commencer et aucun calcul n’est permis, il faut simplement penser à tout donner pour gagner le plus possible. L’AC Milan doit s’imposer à Cesena pour maintenir l’enthousiasme, le moral et la confiance afin d’affronter la Juventus avec le meilleur état d’esprit possible. Après le Milan des Invincibles, des Merveilleux, du 4-2-fantaisie (haha), cette saison, on a le Milan « brise malédiction » ou « anti statistiques ». Entre la saison passée et l’actuelle, l’équipe d’Allegri a démenti de nombreux chiffres : un autre défi de ce genre nous attend : la dernière victoire à Cesena remonte à 1990 (but de Van Basten à la 90° minute) alors continuons à démentir les statistiques, concentrons-nous sur Cesena. La semaine prochaine, il y aura peut-être une autre statistique à démentir…
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