Ils sont venus, ils sont tous là. Il y a même Antoine et Mélanie. À chacun de leurs souffles, le premier dégagea une odeur forte de tabac tandis que la seconde vint poser à plusieurs reprises son petit nez pointu d’héroïne de dessin animé japonais dans les plis de mon cou ; comme pour me picorer les pores, cherchant à posséder l’odeur suintante de gouttes d’eau glissantes au creux des méandres de ma peau. Les mé decins attendirent une rechute qui n’arriva pas. Ma mère se tut et me fixa du regard amoureusement. Mes doigts se décrispèrent un à un, et, tel un nourrisson je me mis à balbutier :
– Me revoilà...voilà... Dans l'assistance personne ne sembla comprendre mais tous me répondirent par des sourires empathiques un peu nerveux
– Je ne puis parler sans douleur, ajoutai-je. Ma gorge est sèche, mon coeur froid et ma mâchoire douloureuse maintenant.
- Evan ? demanda ma mère, veux-tu un verre d’eau ?
- Le cœur me tressaut ma douce mère, cette jeune pucelle près de moi, baisez moi encore, délirai-je.
- Quoi ? sursauta Mélanie ? Pucelle ? Tu délires Evan ! n’est-ce pas docteur ! Il délire ? !
- Oui... Il régresse, dit-il en fronçant les sourcils, mais soyons indulgents et sortons de la chambre s’il vous plaît. Ce garçon doit se reposer maintenant. Les infirmiers vont veiller sur lui.
- Adieu mes amis. Au revoir belle Maistresse, hélas, sans toi, je ne jouys…
- oh batard ! Il s'est transformé en médiéval ! lança Mélanie en s'éloignant de la chambre.