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LE LOUP, d'après Maupassant (...sans l'ours !!)

Publié le 18 février 2012 par Dubruel

Je n’ai jamais chassé, mon père non plus

Mon grand-père non plus

Et, non plus, Jean, mon arrière grand-père.

 

Par contre mon trisaïeul Albert

Chassait le loup tous les hivers.

Il n’aimait que cela,

Ne vivait que pour cela.

 

Fin novembre 1762,

Les loups devinrent subitement furieux.

Ils hurlaient du soir au matin.

Ils dépeuplaient les bergeries.

À Saint-Florentin,

Une louve colossale au pelage gris

Avait dévoré un bébé.

Albert résolut alors de la tuer.

Il avait beau battre les forêts,

Jamais il ne le rencontrait.

Or un jour, il l’aperçut dans un buisson.

Il sonna du cor à pleins poumons

Pour attirer ses gens et ses chiens.

Tous s’élancèrent

Ventre à terre,

Crevant les fourrés, coupant les ravins.

Et brusquement au début de la nuit,

Albert vit une forme grise passer devant lui.

Jouant son va-tout,

Il s’élança au galop derrière le loup.

Il le suivit par les taillis et les futaies,

L’œil fixé sur la bête féroce qui fuyait.

Soudain, l’animal et le cavalier

Sortaient de la forêt

Et se ruaient dans un vallon.

La lune apparaissait au-dessus des monts.

Ce vallon, fermé par des rochers,

Était sans issue. La louve se trouvait acculée.

Albert sauta de cheval. La bête l’attendait

Poil hérissée, dos rond. Ses yeux luisaient.

Le chasseur se jeta sur le loup,

Le saisit par le cou

Et l’étrangla doucement,

Jouissant éperdument.

Ayant de plus en plus serré

La bête cessa bientôt de respirer.

F. Audrey Yalé


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