“Je pensais à elle comme à une promesse, un horizon.”
L’histoire en elle-même est assez simple, mais d’une grande force poétique. L’écriture de Parisis est sans fioritures, parfois imagée, belle en un mot.
Dans les années 80, le narrateur rencontre Ava, une très jeune femme, sur les bancs de la fac lors d’un partiel d’anglais… C’est certain, il y a plus glamour comme rencontre ! Mais entre les pages du dictionnaire bilingue et la version, c’est le coup de foudre !
Seulement voilà, le narrateur doit séduire la mystérieuse Ava, celle qui “carbure aux chips et à la limonade, en dévorant Baudelaire et Saint John Perse.”… C’est leur amour pour la littérature, en particulier pour la poésie qui va sceller leur union pour l’éternité.
Après une période bénie, pour paraphraser Hugo, les deux “aimants” vont vivre la “décoloration des jours heureux” et se séparer physiquement. Le désir physique les a quittés mais l’amour de l’autre est resté. Ava et le narrateur sont plutôt des âmes jumelles que des amants. Le personnage féminin, comme dans de nombreux autres livres, est ici liée à la quête du narrateur, à la connaissance de soi et du monde. Elle seule semble détenir la clé de la Beauté en arborant “un visage d’exilée, de reine sans royaume, dans la démocratie des porcs et des affligés.”
Ce roman concentre un certain nombre de pistes de réflexion sur l’amour et sur l’autre notamment par rapport à la possibilité de survivre après la mort de celui / celle qu’on aime et pour réinvestir les lieux ou les objets que l’on a partagés.”Comment se fait-il qu’il pût y avoir quelque chose et puis plus rien ?”
Un beau livre, très émouvant !
” Cette absence me vide moi-même de toute substance, comme elle vide le monde qui m’entoure et qui m’apparaît. Comment faire pour survivre à la mort de l’être aimé ? “