Je suis historien de formation et archiviste de profession. Je suis obligé de faire ce triste constat : on nous fabrique une société où hier est déjà oublié et où avant-hier n'a jamais existé.
Prenons par exemple l'actuel président de la République candidat à sa propre succession à l'Elysée. Lors de la première campagne électorale en 2006-2007 - il suffit de relire les journaux de l'époque - il n'avait que ces mots à la bouche : il allait consulter les Français, leur donner la parole et organiser des référendums. Or combien de fois avons-nous eu la possibilité de participer à ces consultations : la réponse est claire et sans appel, en totale contradiction avec le discours électoraliste de Sarkozy, aucune.
Pourtant les sujets n'auraient pas manqué ! Rappelez-vous :
En 2005, les Français, dont je faisais partie, rejettent le projet de traité européen. Une nouvelle mouture est élaborée. On l'appellera le traité de lisbonne. Il eut été logique, dans la ligne de la précédente consultaton, que les français fussent appelés à donner leur avis. Le président de la République n'a eu ni la pédagogie ni le courage politique de se soumettre à la décision des Français. Il est passé par la voie parlementaire. Un véritable déni de démocratie.
Autre sujet qui concerne bien, là, tous les Français : le système de retraites. Encore un sujet dont la décision finale eût gagné à être appuyée par les Français après référendum. Tel n'a pas été le cas. Les Français ont voté avec leurs pieds, mais ils n'ont pas été écoutés.
Et la votation de la Poste, vous vous rappelez de la votation de la Poste ? Là, ce fut un référendum citoyen, organisé par les Français, qui, au-delà du sort de la Poste, se prononçaient sur l'avenir des services publics. La majorité actuelle, qui en avait décidé autrement, a crié au blasphème. Les Français avaient osé s'exprimer sans qu'on leur demande leur avis !
Pourtant, dans une démocratie républicaine, le droit à la parole et à l'expression est fondamental. Il est la base de notre contrat social républicain. Alors souvenez-vous : la vraie parole ne se donne pas, elle se prend !
Bien sûr ce ne sera pas le sujet principal de la campagne qui s'annonce. Mais ce sujet me tient particulièrement à coeur, de part ce qu'il implique : même si j'en bois, je ne tiens pas à avoir un cerveau tellement imbibé de coca-cola qu'il en est décérébré.
Quant au candidat Sarkozy, puisqu'il faut bien le citer au moins une fois, comment lui faire confiance sur le reste s'il ment aussi effrontément sur ce sujet ?
A bon entendeur salut.
PS : rappelez-vous, vous pouvez crier sur tous les toits que vous allez voter Sarkozy, mais vous avez le droit de changer d'avis dans l'isoloir.
Bon week-end