Sujet interessant développé dans la rubrique Tribune Libre, par Jérôme Lurie.
Je sais que ce débat constitue une ligne front dans le débat idéologique gauche/droite. Je vais essayer de m'en extraire :
Affubler les notes de tous ces maux occulte bien des interactions. En effet, l'enfant se retrouve à la confluence d'attentes sociales qui sont à mon avis démentielles de la part :
- du pouvoir politique. Il n'y pas un Ministre de l’Éducation Nationale qui ne se soit senti obligé à faire des réformes des programmes ou des rythmes scolaires. Selon l'alternance politique, les enseignants seront tantôt considérés comme des moins que rien (enfin moins bien qu'un prêtre dixit SARKOZY 2007),
- De l'administration de l’Éducation Nationale. Tiraillés par les alternances sommitales, la schizophrénie guette les recteurs et inspecteurs d'Académie convaincus de répondre aux exigences de la politique du résultat en espérant que l'intérêt des enfants croisera celui de la courbe du graphique POWERPOINT. Supprimons des postes et des écoles juste avant d'en recréer après les élections ; accueillons tous les handicaps et pour nous y aider, supprimons les RASED ; exigeons des enseignants des compétences que nous ne leurs avons pas données, puisqu'il n'existe plus de formation des maîtres ; Encourageons l'initiative des projets d'école, des classes de découvertes avec des procédures administratives de plus en plus absurdes et contraignantes dont la justification se trouve dans une protection contre une judiciarisation de la vie civile.
- Des enseignants. Celui qui part à la retraite aujourd'hui a connu plus d'une quarantaine de Ministres qui se sont succédés à la gestion du « Mammouth ». Il a
- Des parents. Forts de recherches google sur les dernières avancées des chercheurs en pédagogie, certains se trouvent inspirés d’exiger des enseignants une forme de service après vente dans la continuité d'une grossesse qui a été programmée, en passant par un accouchement qui a été optimisé, une crèche à la
Bref, j'ai la désagréable impression que le climat autour de l'école pèse lourdement sur nos enfants. Qu'on me dise que les notes créent du stress, qu'elles stigmatisent, qu'elles produisent de la souffrance, c'est peut-être parce qu'une certaine vision dévoyée de la politique y influe lourdement, que des enseignants les utilisent à des desseins pervers, que des parents y font peser des attentes démesurées.
Ainsi, puisque les adultes sont tordus, je supprime les notes et tout ira bien ?
Je crois qu'en pédagogie, il est important de d'abord travailler sur la confiance en soi, tous les enfants ont des domaines de compétence, il faut travailler sur leur valorisation, le plaisir d'apprendre et de découvrir.
Les notes sont des chiffres, elles n'y sont pour rien, c'est aux enseignants de les utiliser comme outil qui n'est pas une sanction et aux parents de ne pas les faire ressentir comme un fléau.
J. LURIE