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Pour ou contre les notes à l'école ?

Publié le 18 février 2012 par Lgdeluz

Sujet interessant développé dans la rubrique Tribune Libre, par Jérôme Lurie.

Je sais que ce débat constitue une ligne front dans le débat idéologique gauche/droite. Je vais essayer de m'en extraire :

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 Le système de notation instaurerait un climat de compétition par une obsession du classement, il produirait du stress, de la souffrance à l'école et il stigmatiserait les élèves en difficulté. Pourquoi et comment une pratique pédagogique peut induire autant de conséquences à la limite de la psychopathologie ?

Affubler les notes de tous ces maux occulte bien des interactions. En effet, l'enfant se retrouve à la confluence d'attentes sociales qui sont à mon avis démentielles de la part :

 -   du pouvoir politique. Il n'y pas un Ministre de l’Éducation Nationale qui ne se soit senti obligé à faire des réformes des programmes ou des rythmes scolaires. Selon l'alternance politique, les enseignants seront tantôt considérés comme des moins que rien (enfin moins bien qu'un prêtre dixit SARKOZY 2007),

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tantôt comme le garant d'une omerta syndicale ; le statut de l'enfant va fluctuer du centre de la problématique éducative (sous JOSPIN 1990), confortant ainsi l'idée d'enfant roi, à celui de futur consommateur servile et malléable, à qui on pourra mobiliser des minutes de cerveau disponible ; on décrète 80% de bacheliers par tranche d'âge (CHEVENEMENT 1986) qui aboutit vingt ans plus tard à la déconsidération généralisée des filières professionnelles et techniques..., et à l'appauvrissement du niveau du baccalauréat avec des systèmes de notation proches du risibles.

 -   De l'administration de l’Éducation Nationale. Tiraillés par les alternances sommitales, la schizophrénie guette les recteurs et inspecteurs d'Académie convaincus de répondre aux exigences de la politique du résultat en espérant que l'intérêt des enfants croisera celui de la courbe du graphique POWERPOINT. Supprimons des postes et des écoles juste avant d'en recréer après les élections ; accueillons tous les handicaps et pour nous y aider, supprimons les RASED ; exigeons des enseignants des compétences que nous ne leurs avons pas données, puisqu'il n'existe plus de formation des maîtres ; Encourageons l'initiative des projets d'école, des classes de découvertes avec des procédures administratives de plus en plus absurdes et contraignantes dont la justification se trouve dans une protection contre une judiciarisation de la vie civile.

 -   Des enseignants. Celui qui part à la retraite aujourd'hui a connu plus d'une quarantaine de Ministres qui se sont succédés à la gestion du « Mammouth ». Il a

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subi une dégradation de sa considération sociale qui le place aujourd'hui à peine mieux que celle d'un animateur BAFA aux yeux de parents de plus en plus prompts à projeter sur eux les conséquences directes de leurs inconséquences. Avec un neuvième du temps de l'enfant (c'est la proportion de temps que l'enfant passe à l'école), cet enseignant doit faire ingurgiter un programme intenable à une cohorte d'enfants de plus en plus intellectuellement indisponibles aux savoirs et à la culture. Ceci dit, cela ne gêne que les plus consciencieux, les autres s'arrangent à partir un mois plein en formation par an, se mettent en arrêt maladie dès la moindre contrariété ou bien, pour les plus malins, s'arrangent à avoir des décharges syndicales partielles ou totales.

 -   Des parents. Forts de recherches google sur les dernières avancées des chercheurs en pédagogie, certains se trouvent inspirés d’exiger des enseignants une forme de service après vente dans la continuité d'une grossesse qui a été programmée, en passant par un accouchement qui a été optimisé, une crèche à la

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pointe de la stimulation des schèmes moteurs et cognitifs. On attend la prochaine étape où les associations de parents d'élèves feront passer les entretiens d'embauche des enseignants qui seront recrutés à pas moins du prix Nobel. A l'opposé, on retrouve des parents démissionnaires, pour certains adulescents, qui ne comprennent pas que leur enfant soit fatigué pour aller à l'école alors que la veille il n'a joué que jusqu'à minuit à WARCRAFT. Faut dire qu'à huit ans, il pète tous les records, lol, mdr... ah bon, C 1terdi O - 12 ? Ptdr !

Bref, j'ai la désagréable impression que le climat autour de l'école pèse lourdement sur nos enfants. Qu'on me dise que les notes créent du stress, qu'elles stigmatisent, qu'elles produisent de la souffrance, c'est peut-être parce qu'une certaine vision dévoyée de la politique y influe lourdement, que des enseignants les utilisent à des desseins pervers, que des parents y font peser des attentes démesurées.

 Ainsi, puisque les adultes sont tordus, je supprime les notes et tout ira bien ?

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Personnellement, je pense que les notes devraient servir, non pas de couperet, mais d'outil informatif qui permet de se réajuster et d'améliorer ses performances. Il faut clairement définir avec l'enfant un objectif et lui donner un résultat, ou même aller vers l'auto-évaluation, ce qui lui permettra de savoir où il en est, et de mesurer sa progression. Comment améliorer un saut à la perche ou une course de 100 mètres si l'on ignore son score ?

 Je crois qu'en pédagogie, il est important de d'abord travailler sur la confiance en soi, tous les enfants ont des domaines de compétence, il faut travailler sur leur valorisation, le plaisir d'apprendre et de découvrir.

 Les notes sont des chiffres, elles n'y sont pour rien, c'est aux enseignants de les utiliser comme outil qui n'est pas une sanction et aux parents de ne pas les faire ressentir comme un fléau.

 J. LURIE


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