Céleste Boursier-Mougenot, videodrones
on y est baigné de la lumière froide de l’hiver dehors ; allongé sur un talus un peu dur (nostalgie des coussins moelleux de la synagogue de Delme où je regardais ainsi passer les camions captés par un des premiers videodrones de l’artiste), on laisse le regard aller d’un panneau à l’autre, suivre un passant qui soudain disparait dans une fente, un trou noir spatio-temporel, puis le retrouver plus loin, comprendre l’enchaînement des vues, reconstituer une narration.
Céleste Boursier-Mougenot, videodrones, détail
L’image d’un réverbère dans la rue (à droite) fait écho aux colonnes gothiques ; une niche dans la paroi (ci-contre) casse l’image. L’ombre des spectateurs s’introduit dans le dispositif, se mêle aux silhouettes des passants. Comme souvent avec Boursier-Mougenot, le son est l’image : le signal vidéo est transformé en son, retravaillé et diffusé dans l’espace. On retrouve bien là l’approche systémique et disjonctive de l’artiste.
Photos 1 & 3 de l'auteur. Photo 2 (c) F. Lanternier, courtoisie galerie Xippas & Collège des Bernardins.