Alors qu’Athènes est en feu, les gouvernements européens demandent à la Grèce un nouvel effort de 325 millions d’euros, une manière déguisée de dire à ce pays que l’on ne souhaite pas lui prêter d’argent.
Par Charles Sannat
Depuis plusieurs jours les signes s’accumulent. L’Europe serait-elle en train de rédiger l’acte de décès de la participation de la Grèce à la monnaie unique ? C’est une question que l’on peut se poser tant depuis plusieurs jours tout semble être fait pour arriver à cette situation.
En effet tout le monde a en mémoire les événements des quinze derniers jours où il est demandé quotidiennement à la Grèce des efforts supplémentaires pour le déblocage d’une tranche d’aide massive de 130 milliards d’euros.
Alors qu’Athènes est en feu, les gouvernements européens (comprenez surtout l’Allemagne et la France) demandent désormais à la Grèce un nouvel effort de 325 millions d’euros. 325 millions d’euros versus 130 milliards d’euros ne sont qu’une manière déguisée de dire à ce pays que l’on ne souhaite pas lui prêter d’argent.
Un économiste allemand indiquait que, de toute façon, il fallait savoir prendre ses pertes car la Grèce était insolvable. Autant ne pas perdre 130 milliards d’euros dans l’aventure. Ceci, que ça plaise ou non, reste une évidence. La Grèce est en faillite, mais personne ne veut le reconnaître, sauf les Allemands.
Aujourd’hui c’est Hans-Werner Sinn, le Président de l’IFO, l’institut de conjoncture allemand, qui déclarait :
Il est dans l’intérêt des Grecs eux-mêmes de quitter la zone euro, car c’est à cette seule condition que le pays pourrait regagner en compétitivité et en prospérité. Il vaudrait mieux utiliser les 130 milliards d’euros du second plan de sauvetage pour aider la Grèce à recapitaliser son système bancaire pendant qu’elle réintroduirait son ancienne devise, la drachme.
Il semblerait que la situation se précise et qu’une sortie de l’euro de la Grèce soit désormais sérieusement envisagée.
Le problème, c’est notamment les banques françaises qui, sous l’amicale contrainte de nos gouvernements, ont acheté massivement des obligations grecques en particulier mais aussi portugaises, espagnoles ou italiennes.
Néanmoins comme vient de l’indiquer Hans-Werner Sinn, ce problème pourrait être réglé en utilisant le montant du plan d’aide de la Grèce pour sauver… encore une fois les banques.
La plus grande prudence notamment pour ceux positionnés sur les marchés financiers s’impose car les prochaines semaines pourraient s’avérer assez tumultueuses.