Le froid, les canalisations gelées ou les coupures d’électricité ont été les stars de ces dernières semaines. Le froid polaire frigorifiait les corps humains, comme les matériaux. Des faits divers qui deviennent une routine. Excepté quand vous faites partie des victimes.
En bonne investigatrice votre Martine a testé sa résistance. Au froid, non. Pas besoin de risquer le choc thermique. En quelque sorte, je me suis transformée en survivor. Mais mon Koh lanta perso ne se déroule pas sous un soleil étouffant. Ou dans une île paradisiaque. Loin de là.
Un koh Lanta version polaire
Je vous décris mon île personnelle : un 30 m2, à Toulouse. Température : -10°c. Quant à la température ressentie : -40°c , proche de la Sibérie. A la différence des survivors, je peux manger. Et faire les réserves hivernales.
Mais quand l’eau n’est plus, la situation se corse. Un vendredi matin, après une soirée plutôt arrosée, votre Martine se lève. Pas très sereine. Envie de boire beaucoup beaucoup beaucoup d’eau. Et d’enlever cette écrasante odeur de tabac de ses cheveux.
Donc, je saute sur l’unique bouteille d’eau restante et la vide cul sec ! Puis je pars sous la douche quand …. RIEN. Oui, rien. Ni filet, ni rien. Sur ce, je décide d’affronter le froid à la recherche du problème. Et là, je me retrouve nez à nez avec des canalisations gelées. Enfin, un tuyau recouvert de glace ! Mon voisin, qui possède le kebab du bas de l’immeuble, m’annonce que lui aussi est Sans-eau-fixe. Très bien, on fera tous les deux partis de la tribu des sans-eau. Alors, on s’arme d’un téléphone. Et on harcèle le syndic.
Le système D
Entre cent mille coups de téléphone, il ne reste plus qu’une chose à faire : trouver un autre moyen d’accéder à cette denrée rare. Alors ni une ni deux, je sors taxer de l’eau aux restaurateurs voisins. Ce qui soit disant passant, n’est pas top.
La survie s’organise vite. Réserve de bouteilles d’eau faite à Monop’ : check. Douche prise chez une copine (qui n’a que de l’eau froide) ou à la piscine (cette expérience laisse une trace de chlore indélébile sur mon corps) : check. Se laver les cheveux au shampooing sec, ce que je déconseille fortement : check. Sans compter, les squats de toilette. Là, la chose se complique. Et dans ma tête une pensée me vient. “Mais pourquoi n’ai-je pas écouté Jules, mon ami branché graines et recyclage. Et installé des toilettes sèches chez moi!” Les écolos, ils nous auront tous !
Des moments de répit
Les challenges se succèdent. Et quelque fois, j’obtiens l’”épreuve de confort”. Autrement dit, je récupère pendant quelques heures l’eau. “Alleluiaaaaaaa ! “ Là , je fais la totale : gel douche, shampooing, après shampooing. Et j’en profite pou ré-approvisionner ma réserve d’eau. Puis, je retourne dans mon koh lanta. Tout s’arrête à nouveau.
Mon super plombier reviendra 4 fois. Une fois pour réchauffer les canalisations à l’aide de son chalumeau . La deuxième fois, il installe un paroi en caoutchouc autour de la canalisation. Puis, le fameux manteau de laine de verre. Enfin, il a une idée de génie et superpose les deux. Bref, il a du mal mon plombier. Mais ne vous inquiétiez pas. Avec brio, j’ai remporté l’épreuve (et avec son aide). Youhou, l’immunité de l’hygiène. Loin d’en sortir indemne, je garde les traces de cette compétition sur-humaine. Des dizaines de bouteilles vides… Et des cheveux secs.
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