"Les rhums des DOM commercialisée dans l'hexagone vont subir une taxation plus importante que les rhums importés. Une disparité qui menace la production rhumière des territoires d'outre-mer où plus de 60% de cette production est écoulée dans l'hexagone", nous apprend le site Domhebdo. Et ce, en pleine campagne électorale où tous les candidats nous rebattent les oreilles (sans jeu de mots) avec le "produire en France". D'accord, on sait bien pour le vivre tous les jours, que la Réunion, et l'outre-mer en général, vu de Paris, ce n'est pas la France. Mais quand même... " Ainsi, alors que les rhums d'outre-mer commercialisés dans l'hexagone bénéficiaient jusque là d'un taux réduit sur la vignette sécurité sociale, le gouvernement a décidé de déplafonner ce taux pour être en conformité avec une directive de la Commission européenne. Effet pervers d'une décision du gouvernement qui, à la recherche de nouvelles recettes fiscales, avait décidé de relever la taxe sur les alcools (droit d'accise), mais d'en maintenir le taux réduit pour les productions régionales (vin, cognac, bière et rhum). C'était sans compter sur la vigilance de Bruxelles qui a assimilé le maintien du taux réduit à une aide d'Etat. Résultat : la production rhumière des DOM subira une hausse (accise et vignette) qui s'établira entre 7,02 et 7,77 euros par litre de rhum de 50° et 55°" souligne Domhebdo.
En conséquence de quoi, les rhums domiens seront vendus plus cher en métropole que les rhums industriels importés, "comme les marques Bacardi ou Havana Club qui commercialisent un rhum à moins de 40° et dans des bouteilles de moins d'un litre et qui paient en conséquence une taxe de 1,40 euro, alors qu'avec la suppression du taux réduit, la taxe pour un litre de rhum à 50° coûtera 2,67 au lieu d'1,74 euro aujourd'hui. Une véritable catastrophe économique pour la filière sachant que 60% de la production des DOM est commercialisée dans l'hexagone, ce qui représente 24 millions de litres écoulés. Devant la levée de boucliers des producteurs et distillateurs, le gouvernement a quelque peu adouci son projet et avancé une solution intermédiaire. Au lieu des 7,02 et 7,73 euros pour les rhums de 50° et 55°, c'est une taxe allant de 6,81 à 7,25 qui sera instaurée. Dans le même temps, les droits fiscaux sur les rhums de 40° des pays tiers passeront à 5,75 euros, tandis que les productions d'outre-mer de même degré d'alcool seront taxées à 3,93 euros. Insuffisant, estiment les producteurs de rhums ultramarins qui demandent de nouveau au gouvernement de revoir sa copie en souhaitant que le différentiel avec les pays tiers restent à 42,41 %, soit celui qui était en vigueur avec la modification", ajoute le site.
Voilà qui devrait faire plaisir à Anne-Marie Payet, grande pourfendeuse de piles plates et de cigarettes. Voilà qui devrait aussi satisfaire Nicolas Sarkozy, grand promoteur du "développement endogène". Voilà enfin une mesure de bon sens pour des îles ravagées par le chômage et l'alcoolisme. Chômeur, d'accord, mais chômeur sobre.
Laurelen