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Débat d’orientation budgétaire : le Maire insensibilise plus qu’il ne sécurise la dette.

Publié le 17 février 2012 par Jflehelloco

Une situation financière vendue comme améliorée.

Jacques Leroy, adjoint aux finances, nous a présenté avec le sourire les « ratios » qui se sont amélioré et qui ont permis d’avoir une levée de la procédure d’alerte par la préfecture.

Ils sont au nombre de 4 :

RATIO 1 : Coefficient d’autofinancement courant :  (Charges de fonctionnement + remboursement de la dette) / (Produits de fonctionnement)

RATIO 2 : Rigidité des charges : (Charges de personnel + contingents + participations + charges d’intérêts) / (Produits de fonctionnement)

RATIO 3 : Endettement : (Encours au 31/12/de l’année N) : (Produits de fonctionnement)

RATIO 4 : Coefficient de mobilisation du potentiel fiscal : (Produit des 4 taxes (TH+FB+FNB+CFE)) / (Produit des 4 taxes si la ville avait des taux correspondants aux taux moyens nationaux)

Alors oui ces différents ratios se sont améliorés… mais comment ?

- grâce à une baisse des charges ? NON les dépenses augmentent (+ 10 %)

- grâce à une baisse de remboursement de la dette ? NON les taux sont toujours plus bas que la moyenne du marché

- grâce à une baisse des charges de personnel ? NON elles augmentent plus vite qu’avant

- grâce à une hausse des impôts ? OUI ! (près de 20 % de hausse des recettes depuis 2008)

C’est la forte hausse des impôts qui est la principale raison du redressement des ratios. Normal, si vous regardez toutes les formules, les ressources (donc les impôts et taxes) sont partout et plus elles augmentent plus elle améliorent les ratios !

Face à la situation économique de la ville, malheureusement on ne cherche manifestement pas à baisser les dépenses inutiles. Le Maire et son’adjoint ont souri quand j’ai évoqué les dépenses inutiles de travaux, de cadeaux,etc. En arguant que c’est bien peu face au budget global…  Pourtant quand on affiche un excédent d’autofinacement de seulement 2 millions, les quelques centaines de milliers d’euros glanés par ici ou par là ne sont pas négligeables. Mais, encore faut-il avoir la volonté de ne pas dépenser trop… En période électorale ils semblent avoir fait un autre choix…

Pourtant, quand on fait des travaux inutiles, quand on paie trop cher certaines prestations, quand on créé des festivals pour peu de public, c’est autant d’argent que l’on utilise pas pour la ville et le service des habitants. Et pourtant c’est aux habitants, aux entrepreneurs, aux commerçants, c’est à dire à nous tous, qu’on demande de faire un effort financier important. Comment peut-on accepter de faire des efforts si la ville ne montre pas l’exemple en chassant le gaspillage partout où il se trouve ?

Quand j’insiste sur le coût du grillage du quai de la Pie, qui en plus de dégrader le quartier coûte cher, c’est qu’il vaut bien plus cher qu’un préau d’école. Et malheureusement on n’a toujours pas installé de préaux dans les écoles…

Oui, comme on a « stabilisée » et non diminuée la dette, c’est l’investissement qui a clairement diminué et le débat d’orientation budgétaire a été l’occasion de mettre en avant cette faille.  On emprunte moins pour investir moins… J’ai rappelé que l’on nous parle de « grands projets annoncés » mais en fait ce sont surtout les études qu’on nous prévoit pour l’an prochain soit 10 % du montant des projets en moyenne, pas le prix des projets. Quand sont prévus les gros projets ? A la fin du mandat ou à cheval sur deux mandat, l’occasion de retarder la facture et surtout pour ne pas dire comment on va financer car comment expliquer que demain il v falloir emprunter après avoir critiqué l’endettement et n’avoir pas désendetté la ville.

Et rien n’est rassurant pour l’avenir quand le maire adjoint aux finances précise que  » la ville dispose d’une certaine marge de manoeuvre en matière de fiscalité directe et qu’une évolution surveillée des taux est possible par comparaison avec les autres communes du Val-de-Marne. » C’est une façon de préparer à une future hausse d’impôts qui ne servira malheureusement pas à réduire la dette et à nous donner des marges de manoeuvre nouvelles mais à continuer de repousser le situation… mais jusqu’où ? Les impôts ne peuvent pas être le seul levier utilisé…

J’ai demandé comment seront financés les projets annoncés comme la ZAC des FACS, comme la reconstruction du centre sportif Gilbert Noël, d’aménagement des bords de Marne… On parle là de dizaines de millions d’euros or les investissements… Pas de réponse, même le maire et son adjoint aux finances ont annoncé être inquiets… Et donc on fait quoi, on repousse d’année en année ?

Aucune mesure annoncée pour contenir les dépenses, refus de prendre en compte l’idée de plusieurs élus de mettre en place un « contrôle de gestion ».

Pas de grand espoir du coté du travail de la dette car curieusement aujourd’hui l’adjoint au finances et le maire semblent aimer les emprunts toxiques qui ont permis des taux très bas malgré le risque à venir qu’ils augmentent. Car aujourd’hui le coût moyen de notre dette est inférieur au coût du marché (4,5 % contre 5 %). Je ne sais pas si c’est pour cela qu’ils ont eux-aussi commencé le mandat en signant des prêts toxiques… (curieusement il n’y a pas les dates de signature des prêts dans la liste qui nous est présentée concernant la dette, de peur qu’on trouve ceux qui sont postérieurs à l’élection sans doute…). C’est peut-être cette signature de prêts toxiques qui rend  un peu frileux notre maire pour attaquer les banques… Pourtant, si on ne rentre pas fortement dans nos négociations avec les banques quelles sont nos solutions pour l’avenir ?

Quand on est soi-même sur-endetté on n’a pas de grand choix, on peut gagner plus (les impôts sont le levier utilisé…) mais on peut diminuer les dépenses de la vie courante (dépenses de fonctionnement qui ici continuent d’augmenter), vérifier ses comptes (chasse au gaspillage d’argent qui peut être fait par un contrôle de gestion), demander de l’aide à des amis (mais notre seule ami c’est l’ETAT car nous n’avons pas d’intercommunalité et l’Etat n’est pas plus en forme que nous coté finances), reporter certaines dépenses à plus tard (les dépenses d’investissement ont baissé de manière très importante) et négocier ferme avec son banquier. Car, si on est ruiné il n’aura pas grand chose à récupérer et on peut travailler ensemble à une solution, surtout avec tout ce qui a été dit nationalement sur les emprunts toxiques. On peut essayer de modifier les prêts, d’obtenir un moratoire, de revoir une partie de la durée, d’annuler certains actes qui sont manifestement abusifs… On a fait un peu mais juste à court terme sur la renégociation des prêts. La dette n’est pas sécurisée, elle est juste un peu « désensibilisée ». Après, quand on n’arrive pas à redresser la barre,  il ne reste comme solution que d’aller chez le brocanteur pour vendre ses bijoux de famille. Le Maire a déjà évoqué à l’hebdomadaire Le Point la vente de l’usine des eaux…

Je crois avoir mis ici toutes les pistes pour redresser ses finances quand on est endetté… dommage que tous les leviers ne soient pas étudiés car c’est l’avenir de notre ville, de notre cadre de vie, des services à nos enfants, à nos ainés…


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