C’est de la fonte

Par Arielle

   De la gadoue de bon matin

   Le dégel transforme tout

   Ça se finit en eau de boudin

   Les chats aussi font la moue

   Je patauge dans mon petit nid

   La tuyauterie vient d’exploser

   En pantoufles je sors ahurie

   Couper le compteur, déjà grippé

Il a pris froid lui aussi cette nuit

J’use de la clef à molette et serre

Jusqu’à en faire péter mon énergie

Dans neige et verglas, j’ai les nerfs

Voici donc la fin de l’hiver, je sèche

Comme je le peux, je n’ai plus d’eau

Mon cosy petit logis connaît la dèche

Il me faut colmater, gamberger illico

Retrouver chaleur tant que douceur

Oublier cette anormale ère glaciale

Faire confiance aux oiseaux charmeurs

Aux bourgeons demeurés bien intacts

Qui m’annoncent de très belles heures

Lorsque la terre sera repue d’avoir bu

Généreusement jusqu’aux ultimes pleurs

Chassant mes douleurs et l’amertume.