Mont-Ruflet
poème-feuilleton d’Ivar Ch’Vavar
33e épisode
Résumé de l’épisode précédent : Le lapin blanc conseille de forcer Alice sur ses brisées. Guy, Argo s’en chargent, avec Thierry la Fronde et sa bande. La Beste est lâchée. Elle rée et brame. Le cri « salope ! » tourne en spirale dans le bois et rebondit de tronc en tronc.
Pourris du chablis, rient. Tout le peuple lapin se tape le cul par
Terre, bat tambour et brandit baguettes - fronce le nez et littéra
Lement pisse de rire par les yeux (latéralement aussi, d’ailleurs,
Les jets pointillés de larmes partent des deux côtés, pas devant).
Enfin, voilà le tableau... Les écureuils ont lâché leur noisette, ils
Pouffent dans leurs petites mains griffues... Les mulots et les oi (1670)
Seaux se hèlent de bas en haut, de haut en bas, gloussent et se t
Irebouchonnent ; se voilent l’œil de l’aile ou de la patte et regar
Dent à travers plume ou poil la suite des réjouissances, l’air de
Dire « Oh, là ça devient tout de même un peu trop hard pour la
Pupille des petits animaux ! »... Schmitt-Cernunnos, couvert de
Bois et de ramée, surgit dans une poivrée de feuilles mortes, et
Il pousse un brame à coucher les fourrés ras par terre. ‒ L’écho
Reprend toujours et entortille comme lierre aux branches ses «
Sa-a-a-a-a-a-a-lope ! » Mais Lapin-Huit-Reflets et ses complices
Culotte-de-peau, Chaîne-de-Montre, Les-Besicles, Tambour-Ba (1680)
Guettes et tous les autres c’est le même tout à coup ‒ ouvre un
Œil et sursaute : « Putain ! comment ça s’fait qu’elle a pas ‘core
Gueulé ç’te sa-a-a-a... ? ». On le sent inquiet. Comme si la proie
Pouvait encore leur passer sous le nez.. Comme si Iphigénie n’at
Terrissait pas fatalement sur l’autel et n’allongeait pas d’elle-m
Ême le cou sous le couteau ?Forêt (& animaux) : à y bien regar
Der les gentils animaux... tout d’un coup on les voit ces salope
Ries d’animaux, ces carcasses à peine déguisées côtes pareilles
Aux doigts longs des goules et succubes ‒ la barbaque partout,
Petites carcasses-caresses, fétus de bêtes, phasmes et géotrupes (1690)
Des lépismes aussi, les cafards germaniques et tout ça dodeline
Tremblote du menton et se traîne bien vite dans le sillage d’Ali
Ce... aux cuisses d’écrevisse... enfin, Alice rosie par son footing
Matinal mais qu’est-ce qui lui prend, elle roule des yeux blancs
Elle se tord les mains les commissures de ses lèvres s’abaissent
Brusquement, ses épaules frémissent, sa chemise de nuit paraît
Trempée d’urine et de sueur... Allez encore un peu et elle nous
Émeut (elle nous a assez agacé comme ça).Elle ne fuit pas, non
Non : elle ne voit ni n’entend rien (elle est dans son rêve qui se
Déroule ailleurs. 1. Un bassin d’émail blanc, et elle tourne dans (1700)
Son sang. En songe la salive empaquette les frondaisons ‒ dans
Une sorte de filet.. de nasse aérienne (une manche à air de mail
Les lâches). Elle devient attentive, Alice : très attentive. Un min
Ce filet chaud coule : a priori c’est en elle, mais peut-être bien —
Peut-être bien sous moi quand même. Bon, pas de panique, elle
Nous reconnaît en tout cas, semble reconnaissante... Si lisses, l’
Échine, les aisselles happées (de concaves devenues convexes !
).& (plus tard) comme un groin sa face violine, couperosée ; les
Lippes déchirées, pendantes. — 2. Elle marche dans les ronces ;
Dans la fumée, fumée d’herbes peut-être de feuilles mortes, les (1710)
Pieds nus dans ses souliers vernissés... non elle n’atteint jamais
La porte avec derrière le beau – le beau, très beau prince charm
Ant (ses gencives ses dents) (son costume sa bite sa carte de cré
Dit) et quand les autres sur elle s’abattent, quand une poigne a
Saisi sa cheville et que ses cuisses pâles sont écartées à coups d’
Pieds... Alice, l’œil un peu entrouvert pousse la porte du salon,
épisode 34 le lundi 27 février 2012 (Poezibao fait une pause)