Le personnage de Starfire, la bombastique Koriand’r des Teen Titans est bien connue des lecteurs de DC Comics, mais ce n’est pas d’elle dont j’ai envie de vous parler aujourd’hui. Il s’avère qu’une autre héroïne a également porté ce pseudonyme, et cela quatre années avant l’apparition de la belle rousse (en 1976, décidément une très belle année).
Egalement publiée chez DC, la première Starfire est l’oeuvre de David Michelinie (qui est à l’origine du moins sur le papier, des problèmes d’alcoolisme de ce cher Tony Stark) et de Mike Vosburg (qui est surtout célèbre pour avoir travaillé sur la série télé Les Contes de la crypte en se basant sur les célèbres comics des années 50) sous l’oeil vigilant de l’éditeur Joe Orlando.
A cette époque, les comics d’Heroic Fantasy tels que Conan et Red Sonja publiés chez Marvel rencontrent un franc succès, mais les réponses de DC à savoir Beowulf et Claw the Unconquered (toujours par Michelinie) peinent à trouver leur public. C’est alors que la Distinguée Concurrence décide d’y mettre les formes en lançant en septembre 1976 le premier numéro de Starfire, la série ne durera néanmoins que 8 épisodes, jusqu’en novembre 1977.
Starfire est l’histoire d’une esclave de sang mélé vivant sur une planète inconnue qui apprend que son destin est de libérer son peuple du joug de deux races alien belliqueuses et antagonistes : les Mygorg et les Yorg. Sans révolutionner le genre, le comic se veut être frais et audacieux en imposant une héroïne sortie de nulle part dans le rôle titre d’une nouvelle série. La colonne éditoriale du courrier des lecteurs du premier numéro est d’ailleurs sans équivoque à ce sujet, ce personnage se veut être une énième version fantasmée de la libération de la femme :
Pour donner un peu de sel à son héroïne, Vosburg puise son inspiration dans la bande dessinée érotique italienne, plus précisément chez Guido Crepax et sa Valentina (1965).
Mais tout au long de ces huit numéros Starfire s’est vu changer plusieurs fois de scénaristes (Michelinie, Elliot Maggin, Steve Englehart, Tom DeFalco), d’éditeurs (Joe Orlando, Jack C. Harris, et Denny O’Neil), et même d’encreurs (Bob Smith et Vinnie Colletta) ce qui n’est jamais bon signe pour un comic book. Le titre finira par succomber face aux ventes décevantes mais laisse néanmoins son empreinte indélébile (aux côtés de Big Barda et Power Girl) parmi les héroïnes de comics incontournables des années 70.