Borgen // Saison 1. Episodes 3 et 4. L'art du possible / Cent jours.
La semaine dernière je vous parlais des deux premiers épisodes de Borgen , une série danoise diffusée actuellement chaque jeudi sur Arte. Et le moins que l'on puisse dire c'est que c'est toujours
aussi efficace. Et il y a plusieurs raisons pour ça. La première c'est la photographie. Cette série est tellement léchée à ce niveau là, l'ambiance est très bien gérée avec cette belle image.
Sérieusement, Borgen est une bonne série à ce niveau là. Elle prend au tripes. Elle n'a pas peur de ce qu'elle peut faire de ses personnages, les balades entre émotions et conspirations.
L'ensemble est cohérent et très bien tenu du début à la fin. Chaque épisode nous raconte une histoire réaliste et mise en scène dans un monde politique qui n'est pas simpliste. Au contraire de
Les Hommes de l'Ombre en France. Borgen se rapproche d'ailleurs beaucoup plus de The West Wing (A la Maison Blanche). Et c'est une bonne nouvelle. Puisque Borgen est une série qui n'exclus rien,
aussi bien dans la partie politique (personne n'a sa place d'assurée comme on peut le voir quand Birgitte se retrouve sur un pied d'estale). Dans "L'art du possible", Birgitte se retrouve dans
une position des moins enviable.
En effet, alors que sa politique économique doit être approuvée par le gouvernement, deux parlementaires vont lui faire défaut. C'est là que l'on voit l'envers de la politique dans cette série.
Elle ne nous montre pas que la dimension conspirationniste (qui est bonne). Pendant ce temps on traite le personnage de Michael Laugesen, un politicien rival. Dans "100 Jours", Birgitte est mise
sous pression et elle va se retrouver à mentir pour la première fois au peuple danois. L'angle politique de la série est plutôt bien traité, et surtout avec intensité. Mais Birgitte, en plus
d'incarner la série, elle apporte aussi une certaine souplesse dans le discours qui est plutôt rude. En effet, quand on voit Birgitte, petit à petit on se rend compte que le personnage est aussi
très familial. Elle est proche de son mari et les scènes entre les deux personnages sont particulièrement bonnes, drôles et touchantes à la fois. Dans le premier épisode elle va mainte et mainte
fois laisser tomber son mari. J'ai trouvé la scène où elle doit l'abandonner alors qu'elle n'en a pas tellement envie très touchante et émouvante. Borgen est clairement une série particulière.
Elle a réussie à donner à la famille de Birgitte un sens tout aussi important que la politique même de son pays.
Le retour de Kasper dans l'équipe de Birgitte était une bonne idée. Et son duo avec Katrine était également une très bonne idée. On a une vraie petite investigation sous jacente qui est menée.
Evidemment, Kasper tente de reprendre ses marques auprès de Birgitte et cela ne se fait pas sans problème. Dans le troisième épisode c'était bien plus pertinent que lors de la première apparition
du personnage. On voit qu'il ne veut plus que ce qui lui avait fait défaut auparavant reprenne le pas sur ce qu'il fait. Quant à Katrine, elle continue toujours son enquête sur le fameux fait qui
pourrait faire vaciller le gouvernement. La discussion avec Karsten au téléphone était très pertinente et surtout, les questions sont parfaitement bien délivrées par le scénario. Le suicide final
étant tout de même un des scènes les plus marquantes de cet épisode. L'intensité du moment était là. Au final, ces deux nouveaux épisodes permettent de découvrir un peu mieux ce que la série veut
nous raconter par la suite, aussi bien niveau politique, que journalistique et familial.
Note : 9/10. En bref, une maitrise toujours juste du tempo, des personnages et des dialogues.