Magazine
Soyons honnêtes sur le sujet. Je pense avoir lu quelques bouquins sur la 2ème Guerre mondiale. Je me souviens qu'il faut une majuscule à Guerre, je ne suis plus trop sûr qu'il s'agisse de la "Seconde" et je crois que certains ont même longtemps redouté que ce soit la "Deuxième". J'ai vu pas mal de documentaires. J'ai souvent appris quelque chose que j'ignorais. Je me souviens d'avoir il y a longtemps été bouleversé par le récit de la déportation d'un homosexuel alsacien au camp du Struthof. A ne pas confondre avec un autre camp, celui du Stutthof en Prusse Orientale. Ce témoignage valait pour tous les autres. Je ne me suis pas interrogé sur le nombre d'Alsaciens concernés, il semblait évident que le sort de ce jeune homme ne pouvait être unique. Je ne me suis pas demandé combien d'homosexuels de telle ou telle nationalité avaient connu les camps. Je n'ai pas pensé que les Allemands pouvaient totaliser un nombre plus important de "triangles roses". Le fait même que les Nazis aient pu concevoir un symbole spécifique paraissait suffisamment éloquent pour ranger la déportation des homosexuels parmi les crimes contre l'humanité perpétrés par le nazisme. Peut-être devrais-je mettre une majuscule à "nazisme". Qu'il n'y en ait qu'un dans l'histoire. Qu'une fois pour toutes, on soit certain qu'il est derrière nous. Les propos de Christian Vanneste (avec deux "n" !) sont subtils : "ll n'y a pas eu de déportation homosexuelle en France". Finalement, la presse trouve le témoignage d'un historien qui évoque le sort identique d'une soixantaine d'autres en France. Vanneste citait le chiffre de 30 000 Allemands.
Résumons.
Les Nazis ont effectivement déporté un paquet d'homosexuels.
Il y en a sans doute considérablement plus en Allemagne.
Cela dit, l'Alsace et la Lorraine étaient à l'époque territoires annexés. M. Vanneste pourrait même risquer l'hypothèse que l'Alsace et la Lorraine sont allemandes, ce qui donnerait à réfléchir à quelques uns parmi ceux qui ont compris que M. Vanneste est homophobe (pour lui, le refus de l'autre, c'est l'autre !). Je ne connais pas M. Vanneste, ne l'accablons pas : hétérophobe. Ou sexualophobe. Je n'ai pas envie de fouiller dans ce genre de cerveau. Je n'ai pas envie de fouiller dans ses poches. Pour savoir s'il est membre de l'UMP. Après tout, il peut bien y rester à l'UMP. Il a déjà dû y passer un paquet de temps !
Donc, il se fait virer de l'UMP parce qu'il est homophobe ou révisionniste ? J'aimerais savoir. C'est l'un, l'autre ou les deux ? Ou rien du tout. Il paraît que de toutes façons, il ne représentait pas. On est en pleine campagne. Pas étonnant de marcher dans la merde ! Et l'autre, lui il se représente.
Le bilan du Sarkozysme est bien meilleur que celui du troisième Reich. D'ailleurs, la croissance repart ce trimestre. Le problème, c'est d'affiner le bilan. De parvenir à se souvenir de quelques moments douloureux de ce quinquennat sans toutefois en oublier l'ivresse. Des moments maintenant bien éloignés. Quand François Hollande voulait parquer les Roms. Pardon, non, ça c'est récent. Il falloir vérifier ce point à l'avenir.
Logiquement, on devrait exclure François Hollande de l'UMP. En même temps, est-ce que ce ne serait pas l'obliger à déserter le camp de la morale (la droite) ? Je crois qu'il n'y a que Le Faucon qui pourrait trancher. Personnellement, je manque de hauteur de vue.
François Hollande m'est terriblement sympathique. Je le conjure de vérifier ses chiffres. Après sa déclaration au Financial Times dont je n'ai malheureusement lu que de très courts extraits. "Aujourd'hui, en France, il n'y a plus de communistes". Les chasseurs vont être tristes. Tout comme les défenseurs de la nature.
Personnellement, j'opte catégoriquement pour la réintroduction. Mais n'allez pas chercher des communistes slovènes, nous en avons quelques uns encore très vigoureux dans notre contrée.
Quant à Christian Vanneste, puisqu'on choisit d'abandonner cet homme au moment même où il lance ces vibrants cris de détresse, ne faudrait-il pas songer à le réintroduire lui-aussi ? Ne va-t-il pas manquer un peu dans le paysage ? Nous nous étions habitués à ce que l'homophobe de droite dure et le voilà soudain fragile, menacé... J'avais été un peu alerté par la lecture de M, le supplément du Monde du samedi. Et le reportage sur les homosexuels de droite.
L'homophobie rassembleuse est-elle pour autant derrière nous ? L'avenir nous le dira. On n'a pas encore les chiffres.