Cette position des Libdems trouve deux explications :
- Dans la situation actuelle, un non anglais probable sur le traité replongerait l'Europe dans les limbes, mais entraînerait aussi la Grande Bretagne qui serait de toute façon ici obligée de se poser la question de son statut dans l'Union.
- La proposition d'un référendum global ayant peu de chances d'aboutir - au moins tant que le Labour est au gouvernement (appelons cela le pragmatisme du pouvoir) - les déclarations du parti pro-européen ont pour mérite de lui donner une visibilité claire et importante pendant ce temps dans le paysage médiatique anglais.
Le problème est que le parti semble ici en porte à faux avec son propre électorat. Ainsi, le sondage Ipsos MORI, commandé par les Libdems, montre que 54% des personnes interrogées supportent un référendum sur l'appartenance du Royaume Uni à l'Europe, alors que 27% y sont opposés. Lorsque la question est de choisir entre un référendum global, ou uniquement sur le traité de Lisbonne, 38% souhaitent la première proposition, contre 18% pour la deuxième, alors que uniquement 10% sont opposé à tout référendum.
Mais les Libéraux Démocrates y verront surtout que les plus opposés à une consultation entraînant potentiellement une remise en cause de la position du Royaume Union dans l'Union Européenne est... son propre électorat, avec 42% contre un tel référendum (juste 7 points en dessous du support pour un référendum, soit le plus faible écart parmis les différents électorats). C'est bien la preuve que les électeurs pro-européens du parti sentent bien qu'un tel choix mettrait en péril la place de la Grande Bretagne en Europe... mais c'est aussi reculer devant l'hypocrisie des deux grands partis, ambiance relayée et entretenue par les tabloids.