Andalousie : impressions de gâchis

Publié le 15 février 2012 par Marine8888

L'Andalousie est l'une des 17 Communautés Autonomes de l'Espagne. Avec une superficie équivalente à celle de l'Autriche, elle est aussi la plus peuplée. Disposant de ses propres institutions et d'importantes compétences, l'Andalousie est gouvernée par la junta de Andalucia. Les prochaines élections auront lieu le 25 mars et le PSOE (parti socialiste ouvrier espagnol) les abordent dans le désordre le plus total. Les divisions internes  risquent bien de profiter au PP (Parti populaire). Quelques scandales financiers feront surement de même et la crise fera le reste, la débâcle annoncée du PSOE à Séville aux prochaines élections, la capitale de cette Communauté autonome fait écho, à d'autres errances de partis de gauche qui ne savent plus manoeuvrer leur navire.

La bulle immobilière a provoqué un vrai désastre économique, pas un quartier dans les villes et les villages qui ne voient des chantiers d'immeubles à l'abandon. Des lotissements entiers construits en pleine campagne sans personne pour y habiter. Des kilomètres de routes viabilisées qui ne mènent nulle part, et desservent quelques habitations, d'autres jamais terminées qui s'interrompent brutalement ou auxquelles il manque quelques mètres pour rejoindre une autre route. Parfois des banderolles qui demandent que les travaux soient achevés. Impressions de gâchis et sentiment étrange d'abandon.

 

Pour desservir Malaga en arrivant de l'ouest deux autoroutes strictement parallèles. L'une est payante, les travaux se sont achevés l'an dernier. Très peu de véhicules l'emprunte. L'autre est gratuite, elle suffisait amplement au flux de la circulation. 

La ville de Jerez de la Frontera, 250 000 habitants, est en faillite. La municipalité affiche une dette qui frôle le milliard d'euros, électricité et chauffage ont été coupés dans de nombreux équipements publics pour non paiments aux sociétés concessionnaires. Les employés de la municipalité sont payés avec un retard conséquent de plusieurs semaines. La ville s'agite : manifestations, occupations de la voie publique et grèves. Le 20 février, à Madrid, aura lieu une rencontre entre les élus régionaux et nationaux pour trouver une sortie de crise. Mais le cas de Jerez n'est pas unique en Espagne, il y a deux jours, Valencia aussi a été privée d'électricité pour dettes aux prestataires de service.

L'Andalousie, 17,3% du territoire espagnol baignés de soleil et de mer qui attirent des touristes, mais la mer ne voit pas la montagne, la côte est entièrement hérissée d'immeubles pas un espace laissé libre... La nature a horreur du vide mais elle n'est pas la seule. 

Aucune des informations qui précèdent, n'apportent du neuf dans l'actualité de la crise en Europe mais à le vivre au quotidien dans ce coin d'Andalousie, à voir chaque jour les effets surréalistes d'une "bulle" qui a fait perdre la raison à nombre de collectivités, on mesure la nécessité d'un tournant radical à opérer. Les candidats aux prochaines élections en Andalousie semblent jongler avec l'impossible sans parvenirà faire émerger des solutions viables.