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Paiement du futur : la stratégie de Bank of America

Publié le 16 février 2012 par Patriceb @cestpasmonidee
Paiements Par les temps qui courent, faits de nouvelles solutions et de startups naissant presque quotidiennement et d'une technologie sans contact (NFC) dont les promesses continuent à ne pas être tenues, définir une stratégie "paiement" cohérente tient de la gageure. Bon prince, le responsable internet et mobile de Bank of America propose quelques-unes de ses recettes pour réussir cet exercice périlleux.
La réflexion de David Godsman repose d'abord sur le constat de la transformation des comportements des consommateurs, dans leurs modes de communication, leurs habitudes d'achat..., qui sont aussi façonnés, de manière plus ou moins directe, par les réseaux sociaux, le mobile... Dans ce contexte, de nouvelles attentes émergent et créent les opportunités de demain, à saisir aujourd'hui. Car, dans la diversité d'offres actuelle, l'acteur qui aura identifié le premier la "bonne" solution bénéficiera d'un avantage colossal.
Pour multiplier ses chances de faire partie de ces futurs "gagnants", Bank of America choisit de miser sur plusieurs approches, sans en privilégier une en particulier. Cette stratégie, pour coûteuse qu'elle puisse paraître, n'a jamais été aussi importante que maintenant, alors que les perspectives de généralisation du paiement sans contact sont toujours distantes (3 à 5 ans) mais qu'une nouvelle génération de solutions par internet, ne nécessitant aucun changement d'infrastructure, promet une disruption à court terme.
Cependant, pour assumer une telle politique, la banque doit faire preuve d'une agilité et d'une réactivité dont elle n'est pas coutumière, tout en maîtrisant ses coûts, surtout dans la conjoncture présente. La réponse de David Godsman à ces deux défis est d'appuyer ses initiatives sur des partenariats avec des acteurs non bancaires, notamment parmi la multitude de jeunes pousses des paiements. L'idée de telles collaborations est loin d'être un réflexe pour le secteur financier mais elle devrait se révéler incontournable dans la révolution en cours.
Une fois ces principes esquissés, il reste encore à imaginer (aussi) les futurs modèles économiques à mettre en place. En effet, les revenus liés aux transactions (de paiement) sont sous forte pression (particulièrement aux États-Unis) et les investissements que requerront les nouveaux systèmes ne sont justifiables que si des sources de revenus attractives les accompagnent. Or, justement, les comportements des consommateurs font ressortir de telles possibilités, à travers l'exploitation des données de paiement, par exemple. Encore faut-il, là aussi, faire les bons choix.
Et cette sélection est critique dans la démarche car les partenaires potentiels de la banque sont également à la recherche de profits et les conflits d'intérêt peuvent rapidement faire capoter les meilleures idées... Incidemment, avec un peu d'imagination, il est aisé de supposer qu'un raisonnement de ce type pourrait être à l'origine de l'absence de Bank of America dans l'expérimentation Google Wallet.
Les propositions de David Godsman, qui me semblent faites de bon sens (et que j'ai déjà pu développer indépendamment dans ces colonnes), vont certainement heurter la "sensibilité" des banques, tellement elles vont à l'encontre de leurs modes de fonctionnement traditionnels. Pourtant, le succès dans les moyens de paiement de demain, comme dans tous les domaines d'innovation, devra aussi passer par une révolution des cultures !

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