Au lendemain de la publication dans le journal officiel de 129 des 168 décrets promulgués par les instances du second Grenelle, le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) diagnostique un « essoufflement » dans son processus.
Obtenu par l’AFP, le projet d’avis élaboré par le CESE et examiné ce mercredi en séance plénière, signale divers éléments comme autant de signes avant-coureurs de la nécessité d’une véritable « relance » du Grenelle. Parmi ces signaux de détresse, le texte souligne une « nette recrudescence des pratiques du lobbying depuis mai 2009 », un « abandon de l’engagement du Grenelle » dans le secteur du fret ferroviaire ». Extraits d’une longue liste de facteurs à risque faisant craindre « la remise en cause d’engagements emblématiques », soit la remise en cause de l’efficacité du Grenelle lui-même.
Le CESE a ainsi formulé 17 propositions destinées à renouer avec « l’élan » du Grenelle, prônant à titre d’exemple « l’éducation et la formation au développement durable tout au long de la vie », de l’enfance jusqu’à l’âge adulte, au sein du secteur professionnel. Le développement des « droits environnementaux » figure également à cette liste de solutions, à travers la proposition d’une définition d’un « statut légal du lanceur d’alerte dans les domaines de la santé et de l’environnement ». Aussi ce Conseil propose-t-il de » mieux intégrer les objectifs environnementaux dans la production, la consommation et les comportements de tous les acteurs », ainsi qu’à « mobiliser les financements et la fiscalité ».
Censée avoir assisté à la réunion plénière du CESE ce mercredi, où ledit projet d’avis était à l’étude, la ministre de l’écologie Nathalie Kosciusko-Morizet, qui s’était récemment félicitée du succès du Grenelle 2, n’a fait aucune annonce à ce sujet.