Quand Hiegel et Arditi n'ont plus rien à se dire...

Publié le 16 février 2012 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre


La rencontre entre ces deux monstres de théâtre promettait d'être au sommet. Or, si Catherine Hiegel et Pierre Arditi se montrent à la hauteur de leur très grand talent et de nos attentes , le texte de Jean-Claude Grumberg n'a, lui,  qu'un intérêt relatif, réduisant ce face à face qui aurait pu s'avérer grandiose à un sympathique moment de divertissement. Dommage.

Car ils sont amusants, quelquefois jubilatoires, mais longuets, mis bout à bout, ces petits dialogues teintés d'absurde autour du "rien à se dire" et du vide sidéral susceptible de s'installer au sein du quotidien d'un couple vieillissant. La faute à une mécanique qui se répète, mais également à un manque de fond certain. Le spectacle ne dure pourtant qu'une  heure à peine...

 Mari et femme se trouvent dans leur salon, devant la télé. Au commencement de chaque scène, il amorce une conversation en affirmant qu'il ne croit pas en quelque chose. Alors sa femme le contredit. Puis le ton monte. Et les deux finissent par s'engueulent à propos de sujets plus ou moins dérisoires... De l'existence du Yéti aux pouvoir de nuisance des flageolets, de la vie après la mort aux attentats du 11 septembre, la voisine du dessous, les docs animaliers "narrés par Pierre Arditi" (savoureux clin d'oeil), sans oublier la taille de la verge du premier amant de Madame ("37cm à vue de nez") qui contrarie monsieur depuis 20 ans...

Ayant pour objectif, malheureusement trop rarement effleuré, de révéler en creux les carences ou erreurs d'une histoire d'amour abîmée et de nous alerter sur l'importance d'entretenir la flamme,  les saynètes penchent davantage  du côté des diablogues de Dubillard que de celui d'une véritable réflexion sur la question. 

Un peu court donc, même si le brio des acteurs permet de passer un plaisant début de soirée.

"Moi je crois pas !".Au Théâtre du Rond-Point jusqu'au 24 mars.